Cristina d’Espagne: non-lieu refusé pour la princesse accusée de fraude fiscale

Cristina d'Espagne: non-lieu refusé pour la princesse accusée de fraude fiscale
AFP

La princesse Cristina d’Espagne devra s’asseoir le 11 février sur le banc des accusés dans un vaste procès pour détournement de fonds publics, le tribunal ayant refusé vendredi de prononcer un non-lieu en sa faveur.

Dans une décision écrite, le tribunal de Palma de Majorque, dans l’archipel méditerranéen des Baléares, a rejeté les arguments de la défense et du parquet qui avaient demandé l’abandon des poursuites pour fraude fiscale visant cette soeur du roi Felipe VI. Elle risque une peine allant jusqu’à huit ans de prison.

Dès l’ouverture du procès le 11 janvier, ils avaient fait valoir dans une question préliminaire que le ministère public et l’administration fiscale n’avaient pas demandé de poursuites contre l’infante.

Mais en Espagne, une association civile peut demander les poursuites. C’est ce qu’a fait l’association d’extrême-droite Manos Limpias (Mains propres), qui lutte contre la corruption.

Le tribunal a estimé que l’Etat et le fisc n’étaient pas les seuls lésés par la fraude fiscale. Ne pas payer ses impôts « nuit au Budget et à la répartition équitable des fonds publics », a-t-il souligné.

Les audiences doivent reprendre le 9 février en présence de la princesse et de 17 autres accusés dont son mari Iñaki Urdangarin.

L’avocat de l’infante a indiqué aux journalistes qu’elle avait appris par la presse la décision du tribunal et qu’elle comparaitrait au procès.

La princesse, une mère de quatre enfants de 50 ans, est le premier membre de la famille royale à faire l’objet de poursuites, depuis qu’elle a été rétablie sur le trône en 1975 après la mort du dictateur Francisco Franco.

Seconde fille de Juan Carlos Ier et de Sofia, Cristina est soupçonnée d’avoir soustrait au fisc des revenus provenant de détournements de six millions d’euros de fonds publics reprochés à son époux et à un ancien associé.

L’infante a toujours soutenu qu’elle faisait une confiance aveugle à son époux Iñaki, ancien handballeur professionnel et double médaillé olympique épousé à Barcelone en 1997, et ne savait rien de ses affaires.

Iñaki Urdangarin, qui vient de fêter ses 48 ans, et son ex-associé Diego Torres sont notamment accusés d’avoir surfacturé les gouvernements régionaux des Baléares et de Valence pour lesquelles leur fondation à but non-lucratif organisait des évènements sportifs.

Les bénéfices étaient répartis entre plusieurs sociétés-écrans dont Aizoon, propriété de Cristina et d’Iñaki, qui aurait financé des dépenses personnelles du couple. Des travaux dans une luxueuse résidence à Barcelone, des leçons de danse et des fêtes d’anniversaire pour leurs enfants auraient ainsi été déduits indûment des revenus taxables, selon l’accusation.

M. Urdangarin est jugé pour détournement de fonds, fraude fiscale, trafic d’influence, escroquerie et blanchiment d’argent, et encourt jusqu’à 19 ans et demi de prison.

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