Dans un camp de migrants en Grèce, Thuram appelle « à la solidarité » en Europe

Dans un camp de migrants en Grèce, Thuram appelle "à la solidarité" en Europe
AFP

« J’ai peur de l’avenir (…). J’espère qu’en Europe, on redécouvrira la volonté de la solidarité et de l’humanité »: L’ancien international de foot français, Lilian Thuram, a entamé mercredi une visite de soutien dans des camps de migrants en Grèce, en tant qu’ambassadeur de la Fondation Barça.

Près d’Athènes, à Skaramangas, un camp de 2.600 réfugiés et migrants de 28 pays, en particulier Syriens, Afghans et Egyptiens, Lilian Thuram a joué au foot sous un soleil brûlant, avec un groupe de garçons puis avec une équipe de filles.

« Certaines personnes sont représentées comme des dangers et si on le répète sans cesse… certaines personnes vont finir par le croire », poursuit-il, interrogé par l’AFP.

En tant qu’ambassadeur de la Fondation Barça, le footballeur entamait une visite de deux jours dans des camps de migrants près d’Athènes dans le cadre d’un programme « d’éducation et de soutien des réfugiés », cofinancé par la Fondation de l’armateur grec Stavros Niarchos.

Le FC Barcelone a investi 6 millions d’euros dans des programmes d’aide aux enfants réfugiés en Italie, Grèce et au Liban, fondés notamment sur le recours au football pour favoriser l’épanouissement et l’intégration des jeunes migrants.

L'ancien international d foot français et ambassadeur de la fondation Barça Lilian Thuram joue au football avec de jeunes migrants dans le camp de Skaramangas, près d'Athènes, le 5 juin 2019

Ouvert en mars 2016, lorsque des dizaines de milliers de migrants ont été bloqués en Grèce quand l’Europe du Nord a fermé ses frontières, le camp de Skaramangas est constitué de centaines de conteneurs installés à même le béton, près de raffineries de pétrole et d’anciens chantiers navals.

Faisant allusion à sa propre trajectoire de vie – sa mère a quitté la Guadeloupe dans les années 80 avec ses cinq enfants pour « trouver du travail à Paris » – Lilian Thuram, 47 ans, souligne que vouloir « améliorer sa vie, c’est l’histoire de l’être humain ».

« Il y a des migrations qui sont acceptées qui sont légitimes (…), les Européens qui se déplacent dans d’autres pays, on les appelle des expatriés, pas des migrants », poursuit l’ancien international, entouré de dizaines d’enfants.

Evoquant le passé colonial de certains pays européens dans les années 50, il incite alors à réfléchir sur les raisons pour lesquelles les « richesses du monde ne sont pas intelligemment partagées ».

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