Douglas Fairbanks : aux origines d’Hollywood

Douglas Fairbanks est celui qui inspira Jean Dujardin pour «The Artist» © Arte

Ce dimanche à 22h55, Arte diffuse le documentaire «Douglas Fairbanks – Je suis une légende», dédié à la star du cinéma muet.

Flamboyant, sexy, le sourire étincelant, Douglas Fairbanks est le fondateur oublié d’Hollywood. Star du cinéma muet, il a interprété tous les super-héros : Robin des bois, d’Artagnan, Zorro (dont il invente la célèbre signature sur le tournage), le voleur de Bagdad… Avec son inséparable ami Charlie Chaplin, l’actrice Mary Pickford et le réalisateur D.W. Griffith, il fonde le premier studio de cinéma indépendant, United Artists, en 1919.

Des idées en pagaille

Enthousiaste et ambitieux, Douglas Fairbanks créera l’Académie des Oscars, sans jamais recevoir de statuette, et le premier cursus de cinéma à l’université de Los Angeles. Mais s’il est la première star à laisser ses empreintes sur Hollywood Boulevard, l’homme ne s’aime pas beaucoup comme acteur…

Les sœurs Clara et Julia Kuperberg se sont penchées sur cette star oubliée. Leur documentaire d’archives, racontées à la première personne par la voix de Laurent Lafitte, est à découvrir dimanche à 22h55 sur Arte.

Tout commence sur les planches de Broadway par un bide épouvantable. Douglas Fairbanks a un trou de mémoire et sourit durant de longues minutes devant un public… conquis ! En 1916, il enchaîne onze films qui en font une star. Athlétique, il réalise ses cascades lui-même. Très vite, il autofinance ses longs métrages et mouille sa chemise. Avec lui, tout est plus grand que nature : ses films sont les blockbusters d’aujourd’hui.

Grâce à lui, le storyboard fait son apparition sur les tournages. Sur un tableau, il réunit les personnages, les actions et les décors par séquence. Pour s’adresser à 1.200 figurants, jamais à court d’idées, il bidouille un énorme mégaphone.

Le bonheur à Beverly Hills

Il achète un repaire de chasse qu’il transforme en une magnifique propriété sur les hauteurs alors inhabitées de Los Angeles, à Beverly Hills. Avec son épouse Mary Pickford, il assure les couvertures de magazines, prend des bains de foule et orchestre de réjouissantes réceptions à «Pickfair». Charlie Chaplin y a d’ailleurs sa chambre attitrée.

En 1929, la naissance du cinéma parlant lui coupe les ailes. Il affiche une voix un peu nasillarde qui ne correspond pas à son physique. Il tourne encore «La Mégère apprivoisée» avec sa femme. C’est le flop. Pourtant, Douglas et Mary étaient adorés du public. Ils incarnaient le glamour et la romance à l’état pur. Leur couple vole en éclats au bout de seize ans d’union, en 1936. Chacun regrettera toujours de ne pas avoir pu se réconcilier.

Cette année 1936, Douglas met aussi fin à sa carrière d’acteur, mais continue à produire des films. Il se remarie à Sylvia Ashley tout en revenant de temps en temps à Pickfair, auprès de Mary, pour évoquer ses projets.

Le 12 décembre 1939, à 56 ans, il succombe à une crise cardiaque et laisse un fils unique, Douglas Fairbanks Jr, né de son premier mariage. Mary, elle, se met à boire plus que de raison jusqu’à sa disparition en 1979.

Cet article est paru dans le magazine Télépro du 16/4/2020

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