Ghislaine Maxwell plaide non coupable des nouveaux chefs d’inculpation contre elle

Ghislaine Maxwell lors d'une conférence à New York, le 20 septembre 2013 © GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/Archives Laura Cavanaugh

Ghislaine Maxwell, ex-collaboratrice du financier Jeffrey Epstein, a plaidé vendredi non coupable des chefs d’accusation supplémentaires pour trafic de mineures émis contre elle fin mars, lors de sa première comparution en personne devant le tribunal fédéral de Manhattan.

Ex-figure de la jet-set, Ghislaine Maxwell, 59 ans, est apparue fragile à l’audience, qui a duré dix minutes à peine. Elle n’a prononcé que quelques mots, « oui, votre Honneur », en réponse à deux questions de la juge.

Elle a salué de la main quelqu’un dans l’assistance, où se trouvait notamment sa soeur, Isabel Maxwell.

Ghislaine Maxwell avait été convoquée suite à l’ajout d’une quatrième victime à l’acte d’accusation. Selon les procureurs, cette nouvelle victime –restée anonyme, comme les trois autres– a été recrutée par Maxwell et Epstein en 2001, lorsqu’elle avait 14 ans.

Dans les quatre cas, sur une période s’étalant de 1994 à 2004, Ghislaine Maxwell est accusée de les avoir recrutées, après les avoir préalablement mises en confiance en les invitant par exemple au cinéma ou à faire du shopping, pour fournir des massages sexuels au financier dans ses luxueuses résidences situées en Floride, à Palm Beach ou dans les îles Vierges.

La fille du défunt magnat des médias britanniques Robert Maxwell avait été arrêtée dans l’Etat du New Hampshire en juillet 2020 après plusieurs mois de traque.

Elle attend désormais son procès, incarcérée à la prison fédérale de Brooklyn. Elle risque la prison à vie en cas de condamnation.

La date du procès reste à confirmer. Il devait commencer le 12 juillet prochain, mais après le nouvel acte d’accusation, les avocats de la défense ont demandé un report.

La juge en charge du dossier, Alison Nathan, a indiqué vendredi qu’elle déciderait rapidement, en estimant souhaitable que le procès démarre à « une date aussi proche que possible du 12 juillet ».

La juge a aussi décidé qu’un procès séparé serait organisé, plus tard, pour deux chefs d’inculpation de faux témoignage liés à des déclarations faites par Ghislaine Maxwell en 2016 dans le cadre d’une action en diffamation intentée contre elle par Virginia Giuffre, l’une des accusatrices de Jeffrey Epstein.

Une autre accusatrice du duo Epstein-Maxwell, Danielle Bensky, a estimé que l’audience de vendredi, à laquelle elle assistait, avait été « douloureuse mais cela fait partie du processus de guérison ».

« Après ne pas avoir eu de procès pour Epstein, je crois que (le procès de Maxwell) permettra aux victimes de tourner la page », a-t-elle ajouté.

Le financier, accusé d’avoir abusé sexuellement des dizaines de mineures dans ses luxueuses résidences, a été retrouvé mort pendu dans sa cellule en août 2019. L’enquête a conclu à un suicide et à des dysfonctionnements dans l’organisation des gardiens chargés de sa surveillance dans la prison de Manhattan où il était incarcéré.

Un des avocats de Ghislaine Maxwell, David Markus, a, après l’audience, dénoncé les conditions de détention de sa cliente, comme l’a fait plusieurs fois sa défense ces derniers mois.

« Je n’ai jamais rien vu de tel depuis 23 ans que je suis avocat au pénal », a-t-il affirmé. « C’est l’effet Epstein. Elle est horriblement traitée, à cause de la négligence qu’il y a eu et de ce qui s’est produit. »

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