Hulot tire un bilan amer de son passage au pouvoir

Nicolas Hulot (d) fait son discours de départ du poste de ministre de l'écologie devant son successeur François de Rugy, à Paris le 4 septembre 2018 © AFP PHILIPPE LOPEZ

L’écologiste Nicolas Hulot tire, dans une interview jeudi à Paris-Match, un bilan amer de son bref passage au pouvoir en tant que ministre de la Transition écologique d’Emmanuel Macron (2017-2018), une année pendant laquelle il juge n’avoir été « qu’un exécutant, submergé ».

« A Matignon, les énarques autour (du Premier ministre Edouard Philippe) me regardaient comme l’écolo de service. Pour eux, les éoliennes, c’étaient des moulins à vent pour les bobos », rapporte-t-il à l’hebdomadaire, dans un long article accompagné de photos de l’ancien homme de télévision, 65 ans, dans sa propriété bretonne.

L’ex-ministre pointe un conservatisme et une sensibilité aux lobbies des conseillers du pouvoir: « Tous ces gens étaient bien plus jeunes que moi, mais leurs logiciels étaient parfois obsolètes. (…) J’ai vu des conseillers à l’Agriculture plus rigides que la patronne de la FNSEA ».

Son passage au gouvernement, après avoir dit non successivement à Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande, s’est résumé selon lui à une succession d’arbitrages perdus: « Il faut le reconnaître, tout se joue à Matignon. Par contre, je suis responsable des non-décisions ou des mauvaises. Je n’étais qu’un exécutant, submergé. Au début, j’ai cru que je n’étais pas au niveau ou mal organisé, avant de réaliser qu’on était structurellement sous l’eau. »

Et de conclure : « Quand je parlais d’une mutation sociétale, eux pensaient adaptation, moi transformation du système. C’est là l’immense malentendu : ils voulaient soigner une bronchite, moi un cancer généralisé. »

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