Jean-Jacques Goldman, l’étoile dans l’ombre

Jean-Jacques Goldman a dû attendre la trentaine, dans les années 80, pour connaître le succès © Isopix
Aurélie Bronckaers
Aurélie Bronckaers Journaliste

À l’occasion du 70e anniversaire de Jean-Jacques Goldman, La Une diffuse samedi à 21h un documentaire sur le prodige musical, «La Story de Goldman». 

Discret et engagé. Auteur-compositeur, interprète, musicien et producteur. Élu personnalité préférée des Français et admiré par ses pairs. Jean-Jacques Goldman est un homme hors du commun. Avec de nombreux invités, «La Story de Goldman» retrace sa prolifique carrière.

Des débuts difficiles

Avant de devenir l’artiste adulé qu’il est aujourd’hui, Jean-Jacques Goldman se produit avec des groupes locaux dans des foyers pour étudiants. La guitare est son instrument fétiche. Le chant ne vient qu’en 1975, lorsqu’il remplace le chanteur du groupe Taï Phong avec qui il collabore depuis quelques années.

Après un concert de Léo Ferré, dont il devient le fan numéro 1, il lance sa carrière solo avec un 45 tours en français, sans succès. Les deux disques suivants enregistrent aussi des scores médiocres. «Personne ne voulait de lui, le système a voulu le piétiner, c’était la risée des maisons de disque», affirme son biographe, Eric Le Bourhis, dans «Le Mystère Goldman» (Éd. Prisma).

Dans les années 1980, il démarche et cherche à vendre ses chansons en tant qu’auteur-compositeur. Le succès n’est toujours pas au rendez-vous… «J’ai eu des refus absolument partout», explique Marc Lumbroso, éditeur de Goldman à l’époque. «Ça a pris un an et demi avant de trouver quelqu’un que ça intéressait. On me disait : «Ah non mais des types qui chantent avec la voix aiguë comme ça… Il y a Balavoine déjà, donc il n’y en aura pas un autre.»»

Le signe

Grâce à sa persévérance, Goldman parvient à toucher le cœur du public. Son single «Il suffira d’un signe» se vend à 500.000 exemplaires. En 1982, son second album, officieusement intitulé «Minoritaire», s’écoule à plus de 900.000 copies et est certifié triple Disque de Platine. «La Musique est bonne» devient culte et sa carrière solo décolle.

Avec ses amis Carole Fredericks et Michael Jones, il monte le groupe Fredericks Goldman Jones et produit de nombreux albums à succès. Ses paroles intimistes touchant diverses thématiques, sa générosité et sa simplicité font de Goldman un artiste apprécié du public.

Mais sa notoriété lui pèse, il préfère l’ombre. En 2002, après avoir enchaîné les albums et les tournées, il décide de sa consacrer à sa famille, mettant sa carrière entre parenthèses. La composition devient alors sa marque de fabrique. Il écrit entre autres pour Johnny Hallyday, Céline Dion, Garou, Patrick Fiori et Patricia Kaas.

Si la rumeur d’un retour sur scène court, Goldman martèle : «Tournée d’adieu ? Je suis triste de la tristesse que cette absence peut causer, mais je sais aussi ce que la scène exige d’implication, d’énergie, de désir, et je n’en suis plus capable. Et il me semble que ce serait trop difficile, émotionnellement aussi.»

Militant de père en fils

Jean-Jacques Goldman est connu pour son implication dans diverses associations à but non lucratif. Il soutient entre autres le Sidaction, Chanteurs sans frontières et les Restos du cœur. Il est un des membres fondateurs des Enfoirés.

Ses engagements humanitaires ne datent pas d’hier. Ils lui ont été transmis par son père, un résistant juif originaire de Pologne. 

Cet article est paru dans le Télépro du 7/10/2021

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