Jean-Pierre Elkabbach, vétéran du journalisme politique

Jean-Pierre Elkabbach, vétéran du journalisme politique
AFP

Son style pugnace, au risque d’irriter, qui pouvait aussi se faire bienveillant avec certains, a marqué des générations d’auditeurs : Jean-Pierre Elkabbach, 79 ans, écarté lundi de l’interview quotidienne qu’il animait depuis des années sur Europe 1, est un vétéran du journalisme politique.

Ce professionnel infatigable, qui a aussi été patron de radio et de télévision, a parfois été brocardé pour ses amitiés politiques supposées – de Valéry Giscard D’Estaing à Nicolas Sarkozy puis François Hollande.

Il a interviewé tous les grands de ce monde : Arafat, Gorbatchev, Mandela, Castro, Bill Clinton, George Bush, Vladimir Poutine…

L’un de ses invités les plus inoubliables fut sans doute le secrétaire général du PCF Georges Marchais qui le rabroua lors d’une interview sur Antenne 2 en 1980. La célèbre formule, « Taisez-vous Elkabbach! », n’a en fait jamais été prononcée par Marchais, mais imaginée par des humoristes caricaturant le débat.

La longévité d’Elkabbach à l’antenne a fini par lasser une partie du public: le mois dernier, lors du 3e débat de la primaire de la droite dont il était l’un des animateurs, il avait fait l’objet de nombreuses critiques d’internautes et de commentateurs après un échange très sec avec Bruno Le Maire, au cours duquel il avait mis en doute le fait que le candidat incarne le renouveau.

Arnaud Lagardère (G), président du groupe de medias éponyme, avec Jean-Pierre Elkabbach, président d'Europe 1, le 3 juin 2008 à Paris

En janvier 1977, sa nomination à la tête de l’information d’Antenne 2 s’accompagne de plusieurs départs au sein de la rédaction. A la suite de la victoire de François Mitterrand en 1981, il est évincé de la chaîne publique en raison de ses attaches giscardiennes.

« C’était une période où même ceux que j’avais aidés ou promus changeaient de trottoir quand ils me voyaient. J’étais atteint de mort sociale, je n’existais plus. J’ai connu l’ANPE », racontait-il en 2015.

L’année 1982 marque son arrivée sur Europe 1, où il devient directeur d’antenne puis l’année suivante directeur général adjoint.

En 1991, il revient à la télé, dans l’éphémère chaîne La Cinq puis à France 3, où il anime l’émission « Repères ». En 1993, il devient PDG de France 2 et France 3, où il favorise l’ascension de nouveaux animateurs comme Jean-Luc Delarue, Arthur ou Nagui.

Mais après la révélation des contrats de centaines de millions de francs attribués aux animateurs-producteurs stars de France 2, il est acculé à la démission en 1996.

Il préside la chaîne Public Sénat depuis sa création en 2000 jusqu’en 2009, où il lance l’émission « Bibliothèque Médicis » qu’il a conservée.

Lorsqu’il prend les rênes d’Europe 1 en avril 2005, la station est en petite forme, en cinquième position, derrière RTL, NRJ, France Inter et France Info.

Pendant la campagne présidentielle de 2007, il est régulièrement brocardé par les Guignols de Canal+ pour sa proximité supposée avec Nicolas Sarkozy.

En 2008, sa radio annonce, sur ses indications, à tort, la mort de Pascal Sevran, la première grosse erreur de sa carrière, déclarera alors le journaliste.

Marié avec l’écrivain Nicole Avril, il est père d’une fille, l’actrice Emmanuelle Bach («Un Village français»).

Georges Marchais et Jean-Pierre Elkabbach, le 25 juin 1985, dans les studios d'Europe 1 à Paris

Sur Europe 1, il conservera malgré tout un rôle non négligeable en année électorale : son émission politique du dimanche matin, « Le Grand Rendez-vous ».

Toujours proche des cercles du pouvoir, accusé par certains de complaisance envers ses invités ou d’être donneur de leçons, « JPE » a longtemps été un pilier de la direction de Lagardère: protégé du fondateur Jean-Luc Lagardère, puis de son fils Arnaud, il est aussi très lié à Ramzi Khiroun, conseiller d’Arnaud et ex-conseiller de Dominique Strauss-Kahn.

Après avoir étudié à l’Institut d’études politiques de Paris, il a commencé sa carrière comme correspondant de la RTF à Oran, sa ville natale, avant d’être nommé à Paris en 1961.

«J’ai connu l’ANPE»

En mai 1968, il est mis au placard de ce qui faisait encore partie de l’ORTF et allait devenir France Inter, pour avoir fustigé les « censeurs », avant de passer à la télévision en 1970. Il y présente le journal de la Une puis de la Deux. En 1974, à l’occasion de l’éclatement de l’ORTF, il est à nouveau écarté du petit écran.

Il revient alors sur France Inter où son émission, « 13-14 », est un succès.

Arnaud Lagardère (G), président du groupe de medias éponyme, avec Jean-Pierre Elkabbach, président d'Europe 1, le 3 juin 2008 à Paris

En janvier 1977, sa nomination à la tête de l’information d’Antenne 2 s’accompagne de plusieurs départs au sein de la rédaction. A la suite de la victoire de François Mitterrand en 1981, il est évincé de la chaîne publique en raison de ses attaches giscardiennes.

« C’était une période où même ceux que j’avais aidés ou promus changeaient de trottoir quand ils me voyaient. J’étais atteint de mort sociale, je n’existais plus. J’ai connu l’ANPE », racontait-il en 2015.

L’année 1982 marque son arrivée sur Europe 1, où il devient directeur d’antenne puis l’année suivante directeur général adjoint.

En 1991, il revient à la télé, dans l’éphémère chaîne La Cinq puis à France 3, où il anime l’émission « Repères ». En 1993, il devient PDG de France 2 et France 3, où il favorise l’ascension de nouveaux animateurs comme Jean-Luc Delarue, Arthur ou Nagui.

Mais après la révélation des contrats de centaines de millions de francs attribués aux animateurs-producteurs stars de France 2, il est acculé à la démission en 1996.

Il préside la chaîne Public Sénat depuis sa création en 2000 jusqu’en 2009, où il lance l’émission « Bibliothèque Médicis » qu’il a conservée.

Lorsqu’il prend les rênes d’Europe 1 en avril 2005, la station est en petite forme, en cinquième position, derrière RTL, NRJ, France Inter et France Info.

Pendant la campagne présidentielle de 2007, il est régulièrement brocardé par les Guignols de Canal+ pour sa proximité supposée avec Nicolas Sarkozy.

En 2008, sa radio annonce, sur ses indications, à tort, la mort de Pascal Sevran, la première grosse erreur de sa carrière, déclarera alors le journaliste.

Marié avec l’écrivain Nicole Avril, il est père d’une fille, l’actrice Emmanuelle Bach («Un Village français»).

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