La danseuse et chorégraphe cubaine Alicia Alonso meurt à 98 ans

Photo d'archives datant du 7 avril 2015 de la danseuse et chorégraphe cubaine Alicia Alonso, légende du ballet, qui est décédée le 17 octobre 2019 à l'âge de 98 ans © AFP YAMIL LAGE

La danseuse et chorégraphe cubaine Alicia Alonso, légende du ballet, est décédée jeudi à 98 ans, a-t-on appris auprès du Ballet national de Cuba.

Seule Latino-américaine de l’Histoire à avoir été « prima ballerina assoluta » — un titre symbolique accordé aux ballerines les plus exceptionnelles de leur génération –, elle est décédée jeudi matin à 11H00 (15H00 GMT), a indiqué à l’AFP un porte-parole du ballet.

« Alicia Alonso est partie et nous laisse un vide immense, mais aussi un héritage inégalable », a réagi sur Twitter le président cubain Miguel Diaz-Canel. « Elle a placé Cuba au meilleur niveau de la danse mondiale. Merci Alicia pour ton oeuvre immortelle ».

A Cuba, qu’elle n’avait jamais voulu abandonner malgré les propositions d’argent et de renommée à l’étranger, Alicia Alonso avait créé une école à part dans le monde du ballet: l’école cubaine, qui mélange rythmes et origines raciales pour donner naissance à un style reconnaissable entre tous.

Beaucoup de souviennent de la danseuse au long cou, disciplinée mais au fort tempérament, séduisant le public avec ses enjambées flamboyantes et capable de réaliser à 40 ans les trente-deux fouettés du Lac des Cygnes. Et de la chorégraphe passionnée qui continuait à enseigner son art à l’aube de son centenaire.

Et ce malgré un lourd handicap: devenue quasiment aveugle à l’âge de 20 ans après un double décollement de rétine, Alicia Alonso, qui ne distinguait que les ombres, a dansé presque toute sa vie en s’orientant grâce à des repères lumineux disposés sur la scène, selon son second mari, le directeur du Musée national de la Danse Pedro Simon.

Elle n’avait rangé ses chaussons qu’en 1995, à l’âge de 74 ans. Elle était alors devenue une chorégraphe exigeante, toujours svelte et élégante avec son rouge à lèvres rose et ses longs ongles vernis, qui faisait répéter sans relâche chaque mouvement jusqu’à atteindre la perfection même si elle ne pouvait rien voir. « Moi je danse dans ma tête », disait-elle souvent.

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