La déontologie bien respectée dans les médias belges ? Voici le rapport 2017 du CDJ

La déontologie bien respectée dans les médias belges ? Voici le rapport 2017 du CDJ
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

Le Conseil de déontologie journalistique (CDJ) a reçu 116 plaintes l’année dernière, en légère baisse par rapport aux 129 enregistrées en 2016, selon son rapport annuel présenté mercredi.

L’activité de l’instance d’autorégulation des médias francophones et germanophones de Belgique, qui fêtera ses 10 ans l’année prochaine, a néanmoins continué à augmenter avec 107 demandes d’information, 58 dossiers ouverts, 48 avis rendus et 13 médiations.

L’année 2016 avait marqué un record dans l’histoire de l’instance, avec l’ouverture de 76 dossiers entre autres, et les statistiques de l’année dernière confirment la tendance croissante par rapport à la période 2011-2015, malgré la légère baisse des plaintes.

« Le début de l’année 2018 démontre également que le CDJ est devenu un acteur important », ajoute Muriel Hanot, secrétaire générale de l’instance.

Sur les 116 plaintes reçues l’année dernière, 54 ont été déclarées irrecevables, souvent en raison de l’absence d’enjeu déontologique, 4 ont fait l’objet d’une médiation immédiate et 58 dossiers ont été ouverts. Elles concernaient le droit à l’image et l’identification de personnes, le recours à des images violentes, le droit de réponse ou encore la confusion entre publicité et information.

Les questions relatives à la stigmatisation et aux généralisations abusives, récurrentes en 2016, ont par contre diminué en 2017. « Nos avis sur le sujet étaient accompagnés de recommandations et cette évolution prouve que le travail du CDJ a porté ses fruits », analyse Muriel Hanot.

La grande majorité des plaintes provenaient de particuliers (70%), devant les organismes comme les associations ou les entreprises (28%) et les journalistes ou les médias eux-mêmes (2%).

Les médias digitaux et particulièrement la déclinaison web de la presse traditionnelle sont surtout visés par les plaignants. Ils devancent les quotidiens écrits ainsi que la télévision. « Nous remarquons aussi le retour de la radio alors qu’elle avait disparu l’année dernière », poursuit Muriel Hanot. « Cela s’explique par la présence de séquences sur internet, avec parfois des articles qui les accompagnent. »

Le nombre d’avis a par ailleurs augmenté l’année dernière, atteignant 48 contre 39 en 2016 et 31 en 2015: 28 avis concernaient des dossiers ouverts en 2016 et 20 en 2017. Au total, 40% de ces avis ont été déclarés fondés.

Les demandes d’informations de particuliers et de journalistes a aussi progressé, passant de 73 en 2016 à 107 l’année dernière.

D’après Jean-Jacques Jespers, président de l’instance, cette augmentation démontre le rôle d’interlocuteur du CDJ, qui renseigne les journalistes, les rédactions et le grand public sur la déontologie. « Il se révèle de plus en plus comme un outil, plutôt qu’un tribunal, pour l’indépendance et la liberté des médias d’information. C’est la preuve que dans un contexte actuel complexe d’attaques contre les journalistes ou de ‘fake news’, l’autorégulation fonctionne et fait progresser la qualité de l’information, tout en préservant l’indépendance des médias et des journalistes. »

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