La famille de Bourbon fête ses onze siècles dans son berceau de l’Allier

La famille de Bourbon fête ses onze siècles dans son berceau de l'Allier
AFP

Messe en latin, garden-party et petits-fours sur un air de trompes de chasse: les héritiers de la Maison de Bourbon étaient exceptionnellement réunis samedi dans leur berceau natal du Bourbonnais, pour célébrer leur onzième centenaire, dans une atmosphère toute royale.

La famille princière, qui a donné naissance à nombre de rois et princes de France et d’Europe, dont certains règnent encore aujourd’hui (en Espagne et au Luxembourg), est l’une des plus anciennes au monde.

La première trace officielle de cette auguste lignée remonte en effet en l’an 915, lorsque le chevalier Aymar, premier aïeul connu de la famille, lègue à l’abbaye de Cluny une exploitation agricole et une église situées à Souvigny, près de Moulins.

« 915, c’est une date importante pour le Bourbonnais, pour la France et pour l’Europe. J’ai tenu à rassembler les membres de la famille pour leur faire découvrir cette belle région. C’est une première et j’espère qu’il y a en aura d’autres », a expliqué à l’AFP l’organisateur de cette cérémonie du millénaire, le prince Charles-Henri de Lobkowicz, fils de la princesse Françoise de Bourbon Parme.

« La France que tout le monde connaît à travers le monde vient certainement de cette époque (du temps du règne des Bourbons) durant laquelle elle était grande et où elle rayonnait sur le monde », a estimé l’aristocrate bourbonnais.

Parmi ses illustres aînés qui ont marqué l’Histoire de France, il avoue son admiration pour les rois Henri IV et Louis XIV.

Louis de Bourbon (d), chef de la branche aînée de la Maison de Bourbon, participe aux célébrations du onzième centenaire de sa famille, à l'église Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Souvigny (Allier), le 19 septembre 2015

« La France est reconnue dans le monde à travers le luxe français et celui-ci a été inventé précisément par Louis XIV », a souligné Charles-Henri de Lobkowicz, qui rénove actuellement quatre châteaux sur le secteur pour les ouvrir au public.

Les festivités ont débuté vendredi soir avec un dîner en petit comité dans un hôtel de Moulins, rassemblant des représentants de chaque branche de cette famille aux innombrables ramifications (Bourbon-Orléans, Bourbon-Siciles, Bourbon-Parme, Bourbon Busset ou encore Bourbon Chalus…).

Samedi, quelque 450 personnes étaient ensuite invitées à assister à une messe d’action de grâce en latin, suivie d’un Te Deum, en l’église Saint-Pierre et Saint-Paul de Souvigny, qui fut la nécropole ducale des Bourbons, avant que la cathédrale de Saint-Denis n’abrite les tombeaux des rois de France.

Petite note musicale qui n’aurait pas dénoté du temps des rois de France, l’entrée des princes de Bourbon dans l’église prieurale s’est effectuée au son d’une marche de Jean-Baptiste Lully, compositeur favori de Louis XIV.

– Prétendants au trône –

Une garden-party était ensuite donnée dans le jardin du château de Bostz, situé à une dizaine de kilomètres de Souvigny.

Entre les barnums de toile blanche tendus sur la pelouse de ce château du XIXème siècle, où vécut notamment Zita de Bourbon-Parme, dernière impératrice d’Autriche, une fanfare de vénerie en costume a ponctué la réception de morceaux de musique joués à la trompe de chasse.

Parmi les invités figurait notamment l’un des prétendants au trône de France, le Prince Louis Alphonse de Bourbon.

« C’est très beau de pouvoir être ici. C’est un privilège de faire partie de cette famille », a estimé cet aristocrate franco-espagnol qui se rendait pour la « première fois » dans le Bourbonnais.

Interrogé à propos d’un hypothétique retour de la monarchie en France, Louis Alphonse de Bourbon a estimé que ce « système différent fonctionne très bien dans d’autres pays. »Pourquoi pas en France ? », s’est interrogé celui qui est également duc d’Anjou.

Assurant ne « prétendre à rien » en tant que chef de la branche aînée de la Maison de Bourbon, il a toutefois souligné « être à disposition, si on l’appelait pour monter sur le trône de France en tant que Louis XX ».

Étaient également présents le Prince Charles-Louis d’Orléans, duc de Chartres et neveu du comte de Paris, ce dernier étant lui aussi prétendant à la couronne ; les altesses royales le Prince Francisco de Bourbon, duc de Séville et représentant du roi d’Espagne Felipe VI; le Prince Michel de Yougoslavie; son altesse impériale et royale l’Archiduc Carl Christian de Habsbourg.

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