L’année «épique» de Maëlle Poésy, de la Comédie-Française au Festival d’Avignon

L'année «épique» de Maëlle Poésy, de la Comédie-Française au Festival d'Avignon
AFP

Dans la jeune génération du théâtre, il va falloir compter avec Maëlle Poésy: après un « Candide » bourré d’énergie, elle passe à 31 ans la porte de la Comédie-Française pour monter deux petites pièces de Tchekhov, avant une « grande » pièce sur la démocratie l’été prochain au Festival d’Avignon.

« C’est une année …. épique! » lance-t-elle. Visage clair auréolé de boucles blondes et grand rire franc, Maëlle Poésy n’est pas du genre à se prendre au sérieux. Elle « creuse », voilà tout.

Une première mise en scène à 26 ans, une deuxième à 27, la création en 2014 d’un « Candide » d’après Voltaire mais qui résonne aujourd’hui avec la crise des réfugiés et les attentats (jusqu’au 24 janvier au Théâtre de la Cité Internationale): de quoi se faire remarquer par Eric Ruf, le patron de la Comédie-Française, et par Olivier Py, directeur du festival d’Avignon.

« L’équipe du festival d’Avignon me suit depuis le début, enfin, c’est beaucoup dire, j’ai fait deux pièces! » lance-t-elle dans un rire.

Maëlle Poésy pose le 13 janvier 2016 à Paris

Curieusement, c’est par ces deux petits bijoux que le grand Tchekhov est entré par la petite porte à Comédie-Française, en 1944 et 1945.

Dans la foulée, Maëlle Poésy s’attellera à la mise en scène d’une pièce écrite par Kevin Keiss, avec qui elle travaille régulièrement: « Ceux qui errent ne se trompent pas ». Une pièce de deux heures pour six acteurs et qui sera jouée au prochain Festival d’Avignon.

« Le jour des élections nationales, la capitale d’un pays imaginaire vote à 80% blanc, c’est un séisme », raconte-t-elle. La pièce s’est imposée « comme une nécessité », à un moment où « on ne sait pas trop par quel bout réfléchir sur la démocratie », dit-elle.

Une tournée est déjà en construction d’octobre à janvier 2017. Et comme Maëlle Poésy ne s’interdit aucune découverte, elle s’attaquera ensuite à un opéra, « Orphée et Eurydice » à Dijon. « Je suis ravie, comment ne pas l’être ? C’est tellement un luxe, de faire ce qu’on aime ».

L'actrice Clémence Poésy le 4 mars 2014 au Grand Palais à Paris

L’aventure commence à la Haÿ-Les-Roses, en banlieue parisienne, dans une famille portée par la littérature: la mère est professeur de français, le père dirige une compagnie théâtrale. Maëlle grandit avec sa grande soeur Clémence Poésy, ex-Fleur Delacour dans Harry Potter, qui fait une belle carrière au cinéma.

« On a beaucoup joué ensemble avec ma soeur quand on était petites. On a beaucoup inventé d’histoires ensemble, et on continue, chacune à sa manière », raconte-t-elle.

Maëlle est d’abord attirée par la danse contemporaine (Alain Platel, Hofesh Shechter) avant d’entrer à l’école du TNS à Strasbourg à 22 ans. « J’ai gardé de la danse un rapport au corps particulier, dans Candide, certains moments sont racontés uniquement par la danse », explique-t-elle.

Passer de la jeune troupe enthousiaste de « Candide » aux vétérans de la Comédie-Française l’émerveille: « c’est génial, ils ont un savoir-faire incroyable et en même temps, j’ai été extrêmement surprise par leur disponibilité, ils m’ont fait confiance très vite », dit-elle.

Une pièce sur la démocratie à Avignon

Bien sûr, « c’est impressionnant, le premier jour où on passe la porte de la Comédie-Française. Après, c’est du travail… »

Pour ses débuts dans la petite salle du Studio Théâtre, elle a choisi deux pièces en un acte de Tchekhov, « Le chant du cygne » et « L’ours » (21 janvier au 28 février). Deux pièces « entre le rire et les larmes ».

Dans « Le chant du cygne », un vieil acteur (Gilles David) se réveille dans le théâtre déserté et revisite devant le souffleur tous ses grands rôles, en moins d’une demi-heure: « Le plus petit drame du monde » selon Tchekhov.

« L’Ours m’a fait mourir de rire », dit Maëlle Poésy; une jeune veuve décidée à se retirer du monde affronte dans la pièce un mufle absolu, venu récupérer son argent.

Maëlle Poésy pose le 13 janvier 2016 à Paris

Curieusement, c’est par ces deux petits bijoux que le grand Tchekhov est entré par la petite porte à Comédie-Française, en 1944 et 1945.

Dans la foulée, Maëlle Poésy s’attellera à la mise en scène d’une pièce écrite par Kevin Keiss, avec qui elle travaille régulièrement: « Ceux qui errent ne se trompent pas ». Une pièce de deux heures pour six acteurs et qui sera jouée au prochain Festival d’Avignon.

« Le jour des élections nationales, la capitale d’un pays imaginaire vote à 80% blanc, c’est un séisme », raconte-t-elle. La pièce s’est imposée « comme une nécessité », à un moment où « on ne sait pas trop par quel bout réfléchir sur la démocratie », dit-elle.

Une tournée est déjà en construction d’octobre à janvier 2017. Et comme Maëlle Poésy ne s’interdit aucune découverte, elle s’attaquera ensuite à un opéra, « Orphée et Eurydice » à Dijon. « Je suis ravie, comment ne pas l’être ? C’est tellement un luxe, de faire ce qu’on aime ».

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