Le champion du monde du triple saut Teddy Tamgho rebondit en musique

Le champion du monde du triple saut Teddy Tamgho rebondit en musique
AFP

Blessé pour toute la saison, Teddy Tamgho rebondit en musique avec la présentation mercredi du clip de son premier single « Champion », comme un retour aux sources pour le champion du monde de triple saut, amoureux de rap.

« Je suis un sportif avant tout, le rap reste une passion », recadre d’emblée Tamgho, victime d’une rupture du tendon d’Achille le 15 mai à Doha.

Pas de reconversion donc. « Surtout pas. La reconversion c’est très loin, et puis il y a les JO de Paris en 2024 non? », s’amuse l’athlète.

L’ambiance est bon enfant à l’Insep (Institut national du sport de l’expertise et de la performance), où Teddy Star – son nom de scène – avait convié les médias, les amis et la famille à la présentation du clip de sa chanson: « Champion », à prononcer à l’anglaise, sinon « c’est plat et ça ressemble à champignon » dixit Tamgho.

Un clip et une chanson de quatre minutes qui font la part belle à la mentalité de sportif de haut niveau et à l’Insep, terre d’accueil où Tamgho s’est construit jusqu’à devenir champion du monde en 2013 à Moscou.

Dans le clip, tourné pendant trois jours dans le centre, on voit des sportifs s’entraîner, et quelques guests défiler (Serge Aurier, Mehdi Baala, Gwladys Epangue, Benjamin Compaoré, Ghani Yalouz…).

Non sans humour, le présentateur télé Nelson Monfort y fait même une brève apparition, dans son style franco-anglais.

La chanson est étonnamment sirupeuse, et les paroles directement tirées de l’expérience de sportif de Tamgho.

Un peu gros comme ficelle? « C’est vrai qu’au départ, je ne voulais pas faire ça », explique Tamgho. « Moi, je voulais faire du rap plus dur. La musique, ça a commencé à Sevran, c’est une passion d’adolescence, qui continue. Mais j’ai écouté ceux qui s’y connaissent ».

– Le hardcore pour plus tard –

Teddy Tamgho (g) et son producteur OGB, lors d'une conférence de presse le 24 juin 2015 à l'Insep à Vincennes

A ses côtés, son producteur OGB (Original Gros Bonhomme) acquiesce. « Je suis comme son coach cubain (Ivan Pedroso, ndlr) et quand il vient dans mon domaine, c’est à moi de jouer », explique OGB, rappeur, producteur, homme multitâche du rap français aux 600 concerts et membre de la Mafia K’1 Fry.

« C’est super important de se dire que, oui c’est doux, mais c’est ta carte de visite, c’est une transition car les gens te connaissent en tant qu’athlète. Tu ne peux pas faire tout de suite un truc hardcore », explique OGB.

Le hardcore, ce sera pour la suite à l’image d’un autre titre en partie dévoilé mercredi (Triple flow).

« Moi, à la base, collaborer avec un sportif qui veut faire du rap, c’était non. J’ai beaucoup de respect pour Tony Parker (qui a sorti un album) mais bon. Et puis j’ai appris à connaître l’humain et j’ai dit oui à Teddy », relate OGB.

La collaboration est née sur les routes entre Paris et Dunkerque (où OGB possède un studio), pendant un week-end en tête à tête, où les hommes ont appris à se connaître.

Et c’est donc la passion musicale qui les guide, comme la passion de l’athlétisme guide Tamgho sur les tartans.

« Ce que je recherche dans la musique, c’est la même chose que dans le sport: le plaisir. Je ne vise pas de disque d’or », explique Tamgho.

Le plaisir va donc guider les deux hommes au gré de leurs agendas respectifs difficilement conciliables, jusqu’à la sortie d’un album, quand le travail sera fini.

« Moi j’aimerais beaucoup qu’il sorte pour les Jeux de Rio l’an prochain », explique OGB.

Ca tombe bien, Rio, c’est aussi l’objectif de Tamgho, mais pour sa carrière sportive: « Je ne me prends pas la tête, je ne fais pas de plan. Mais je suis sportif, je pense sport, sport, sport et donc c’est Rio avant tout », conclut-il.

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