Le prince Charles joue Hamlet pour célébrer les 400 ans de la mort de Shakespeare

Le prince Charles joue Hamlet pour célébrer les 400 ans de la mort de Shakespeare
AFP

Le prince Charles a surpris le public samedi en montant sur scène pour jouer Hamlet aux côtés des comédiens britanniques les plus en vue, lors d’une représentation dans la ville natale de Shakespeare où des milliers d’admirateurs célébraient le 400e annniversaire de la mort du dramaturge.

Le spectacle, donné au Royal Shakespeare Theatre à Stratford-upon-Avon, dans le centre de l’Angleterre, et célébrant les scènes les plus connues du dramaturge, a été le point d’orgue d’une journée rythmée par du théâtre de rue, des danses, des concerts et des feux d’artifice.

L’héritier du trône, qui assistait à « Shakespeare live! » dans la salle, a enjambé l’estrade lors d’une scène consacrée à la manière de déclamer la célébrissime tirade « Etre ou ne pas être » (« To be or not to be » en anglais), ouvrant le monologue d’Hamlet.

« Puis-je dire un mot ? » a demandé Charles, 57 ans, avant de se lancer, auprès des comédiens – Judi Dench, Helen Mirren, Ian McKellen, Benedict Cumberbatch ou Joseph Fiennes – tandis que la représentation était retransmise en direct à la télévision anglaise et dans plusieurs cinémas européens.

« Je savais qu’il serait partant mais je voulais être sûr que ce serait bien fait et amusant », a déclaré Gregory Doran, directeur artistique de la Royal Shakespeare Company.

En ce 23 avril, jour de la Saint George, fête nationale en Angleterre, le prince Charles a aussi déposé une couronne de fleurs sur la tombe du dramaturge en l’église de la Sainte Trinité. « Cela vous rappelle à coup sûr votre propre condition de mortel », a-t-il à cet égard lancé.

Dans la journée, devant plus de 10.000 spectateurs, une parade théâtrale a traversé cette petite bourgade plantée dans la campagne anglaise, pour s’achever à proximité de l’église de la Sainte-Trinité, où se trouve la tombe de l’auteur. C’est aussi au son d’un groupe de jazz de La Nouvelle-Orléans que la ville a entamé son week-end de célébrations en l’hommage du célèbre barde.

« Il comprenait l’humanité, ses triomphes, ses peines, ses desseins profonds, ses émotions, il avait tout capté », a confié à l’AFP Monica Evans, qui incarnait samedi Anne Hathaway, l’épouse de Shakespeare, dans les rues de la ville.

Le prince Charles dépose une couronne de fleurs sur la tombe de Shakespeare  en l'église de la Sainte Trinité à Stratford-upon-Avon dans le centre de l'Angleterre, le 23 avril 2016

Le plus célèbre des auteurs britanniques s’y est éteint le 23 avril 1616 à l’âge de 52 ans, laissant derrière lui une quarantaine de pièces, de « Roméo et Juliette » à « Macbeth » en passant par « Hamlet », entrées dans le patrimoine culturel mondial.

A Londres, le président américain Barack Obama a pu savourer quelques passages d' »Hamlet » et visiter le Shakespeare’s Globe, théâtre circulaire à ciel ouvert reconstruit en 1996 après avoir brûlé en 1613 pendant que se jouait l’une des dernières pièces de William Shakespeare.

« Je ne voulais pas que ça s’arrête », a déclaré Barack Obama, ravi, à l’issue de ces quelques passages d' »Hamlet » joués par la troupe de la Shakespeare Company dans ce théâtre installé sur la rive sud de la Tamise.

Shakespeare aujourd’hui, ce sont des pièces jouées toute l’année dans le monde entier dans des dizaine de langues, adaptées en film, revisitées en opéra rock, en dessins animés, voire même en manga, où les Capulet et les Montaigu sont des gangs de yakuzas.

– Dans la salle de classe de Shakespeare –

A Straford-upon-AVon, c’était également l’occasion de découvrir ce qui fut très probablement la salle de classe du « Barde immortel ». Située dans l’école Edouard VI, elle fait partie d’un ensemble historique construit entre 1418 et 1420.

C’est ici, entre les quatre murs d’une petite pièce à colombages restaurée pour quelque 1,8 million de livres (2,3 millions d’euros), que le dramaturge aurait appris, vraisemblablement entre 1571 et 1578, l’anglais, la musique, le catéchisme, le latin.

Le conditionnel est toutefois de mise pour l’enfance de l’auteur: faute de documentation suffisante, des pans entiers de sa vie restent un mystère.

« Nous n’avons pas de détails sur l’enfance de Shakespeare, mis à part le fait qu’il était le fils d’un gantier et homme politique local, John Shakespeare », explique à l’AFP Warren King, du site internet spécialisé NoSweatShakespeare.com.

Si l’épicentre de l’hommage se trouve à Stratford-upon-Avon, une exposition gratuite est également visible à Londres, sur la rive sud de la Tamise. Baptisée « The complete walk » (« La marche complète »), elle présente 37 courts-métrages de 10 minutes sur chacune des pièces de Shakespeare.

En Pologne, 400 pleureuses et pleureurs -quatre cents ans après la mort du dramaturge anglais- ont formé un cortège funèbre symbolique jusqu’au théâtre Shakespeare de Gdansk, sur la Baltique, tandis qu’au Danemark, des gens portant des uniformes d’époque ont défilé en face du château de Kronborg à Helsingor, celui-là même qui a servi de cadre à « Hamlet ».

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