Le Printemps de Bourges attend de dire « ouï » à Camille

Le Printemps de Bourges attend de dire "ouï" à Camille
AFP

Après Renaud mardi en ouverture, c’est elle qui fait l’évènement au Printemps de Bourges mercredi soir: la chanteuse Camille effectue son grand retour après quatre ans d’absence scénique pour présenter son nouvel album « OUÏ » à paraître début juin.

Attendu au même moment sur la grande scène du W, le groupe de rock britannique Placebo, qui célèbre ses 20 ans d’existence, est l’autre tête d’affiche de la deuxième journée du Printemps. Les regards – et les oreilles – étaient aussi tournés vers la sensation pop Fishbach alors qu’un public nombreux devait affluer vers la première des deux soirées hip hop de la semaine, avec notamment Disiz la Peste et SCH.

Mais c’est à l’Auditorium, complet pour l’occasion, que 450 privilégiés pourront découvrir les nouvelles expériences vocales et sonores de Camille (Dalmais, de son nom complet), qui débute officiellement sa tournée après avoir été en résidence, trois soirs durant, à La Paloma de Nîmes.

Un tour de chauffe quasiment à domicile puisque la lauréate de quatre Victoires de la musique, révélée au grand public en 2005 avec « Le Fil », son second disque, vit à une quarantaine de kilomètres de Nîmes, à Villeneuve-lès-Avignon. Elle y a enregistré, chez elle, son cinquième album, le premier en six ans, baptisé « OUÏ » (sortie le 2 juin).

Le processus créatif de ce nouveau projet a été bouleversé par les attentats de novembre 2015 à Paris. Alors qu’elle mettait la touche finale à l’écriture de ce nouveau disque, elle a renoncé à l’enregistrer, « sous le coup de l’émotion, de la colère », a-t-elle récemment expliqué sur France Inter.

Elle a tout repris de zéro et « d’un disque qu’elle avait d’abord imaginé très politique, elle a fait un disque poétique », résume sa maison de disques, Because. Il y a un mois est sorti le premier single « Fontaine de lait ». Un titre aux accents lyriques qui rend hommage à « l’amour maternel qui tend vers l’amour inconditionnel ».

– Une entrée mystère –

La chanteuse Camille, le 19 avril 2017 à Bourges

Dans cet opus, qui fait encore la part belle aux mélanges de voix, mais aussi aux rythmiques, aux pulsations, aux battements en tous genres, la chanteuse de 39 ans évoque son père disparu (« Fille à papa ») et aborde d’autres thèmes liés à l’engagement politique comme dans « Nuit Debout ».

« C’est si beau, ces gens qui se retrouvent la nuit pour refaire le monde… Il est temps de réagir. Jusqu’où glisserons-nous? », s’inquiète la chanteuse dans un entretien publié ce mercredi par Télérama. « Faut-il que Marine Le Pen gagne les élections pour que la gauche se restructure ? », demande-t-elle encore, assurant à quatre jours du premier tour de la présidentielle: « J’irai voter (…). Je vote avec mon cœur et mon cœur est à gauche ».

Cette admiratrice revendiquée du pionnier de l’agro-écologie Pierre Rabhi met aussi l’écologie au coeur des deux titres en anglais de son disque, « Twix » et « Seeds », parmi les plus réussis dans leur tonalité pop, au milieu d’un maelström de genres, pour certains traditionnels comme la bourrée, le congo ou le scottish.

Autant de titres qu’elle devrait interpréter à Bourges, où sa mise en scène sera également scrutée. Quelque chose de spécial se trame dès son entrée puisque les photographes ne sont autorisés à dégainer qu’à compter de la troisième chanson, jusqu’à la cinquième. Chose peu fréquente.

Avant ce « climax », la deuxième journée à démarré sous le signe de la jeunesse avec les premiers concerts des Inouïs, qui regroupe une trentaine d’artistes présentés comme la relève musicale. La Suissesse Sandor s’est notamment illustrée avec une new wave brute et des paroles parfois crues. Particularité: elle a 35 ans. Soit presque deux fois plus que la plupart des autres en scène. Il n’y pas d’âge pour éclore.

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