Livre de Valérie Trierweiler: les dessous d’un lancement top secret

Livre de Valérie Trierweiler: les dessous d'un lancement top secret
AFP

Écrit et édité dans le plus grand secret, le livre-évènement de Valérie Trierweiler, « Merci pour ce moment », en tête des ventes sur Amazon France la veille de sa publication, relève de ces coups médiatiques aux allures de thriller prisés par certaines maisons d’édition.

Ces 320 pages en forme de confession de l’ancienne compagne de François Hollande sont publiées aux Arènes. « Nous avions exprimé notre grand intérêt pour ce livre, comme beaucoup d’éditeurs », avoue à l’AFP Laurent Laffont, directeur éditorial des éditions JC Lattès, familières des best-sellers. « Mais Valérie Trierweiler a privilégié la confidentialité en optant pour une petite maison d’édition brillante et indépendante ».

Dès mercredi, l’ouvrage caracolait en tête des ventes sur Amazon France, en seule version papier pour l’instant.

« Il y avait sûrement des mieux-disants financiers pour le livre de l’ex-première dame. Mais Il était plus facile de garder le secret au sein d’une structure légère. Et elle avait sans doute plus d’atomes crochus avec l’équipe des Arènes », estime M. Laffont.

De même, Pierre Péan et Philippe Cohen avaient publié en 2003 « La face cachée du Monde » sous la marque Mille et une nuits, filiale de Fayard: « Le secret était plus facile à garder qu’avec une plus grande maison », explique l’éditeur. « Plus le temps passe, plus de gens sont au courant. Il faut parfois faire signer des clauses de confidentialité ».

« Merci pour ce moment » ne figurait pas dans les programmes de la rentrée. Les Arènes ont contacté in extremis les libraires lundi. Dans ce cas, l’éditeur dit seulement: « J’ai un livre +sous X+ » écrit par une personnalité, ce qui signifie: « ouvrage Top secret ». Le livre a été imprimé Outre-Rhin et rapatrié seulement ce mercredi par camions.

« Ce genre d’ouvrages est le plus souvent imprimé à l’étranger. C’est plus sûr pour éviter les fuites. L’éditeur a aussi choisi l’Allemagne parce qu’il fallait faire vite et qu’ils ont des machines très rapides », relève Laurent Laffont.

Pour « Inferno », le dernier roman de Dan Brown édité en français par Lattès, « c’était une sortie mondiale qui a donné lieu à une dramaturgie digne d’un roman d’espionnage », raconte-t-il.

– ‘Paranoïa’ –

« Les traducteurs étaient enfermés en Italie dans un bunker, sans accès internet. Leur clé USB était confisquée chaque soir. Adrénaline et mystère collaient avec le thème du roman ! », sourit M. Laffont. Et quand les livres sont arrivés chez le distributeur, « ils étaient protégés par des filets noirs et gardés jour et nuit ».

Avec « Nulle part où se cacher » de Glenn Greenwald sur l’affaire Snowden, « la paranoïa était à son comble. Tout était archi-secret. Des émissaires mystérieux nous apportaient des manuscrits avec des noms de code… », se souvient-il.

Valérie Trierweiler et le président de le République François Hollande à New Delhi le 15 février 2013

Les Arènes réalisent avec cette sortie surprise un énorme coup médiatique, avec la complicité de Paris-Match, l’employeur de Valérie Trierweiler, et du Monde, pariant sur une envolée des ventes dès les premiers jours, avec un tirage initial de 200.000 exemplaires.

Seuls des écrivains comme Amélie Nothomb, Marc Lévy ou Dan Brown, bénéficient de tels premiers tirages. Un Goncourt n’est assuré que de quelque 400.000 ventes en moyenne.

Le directeur de la rédaction de l’hebdomadaire Olivier Royant assure avoir découvert le livre il y a seulement cinq jours. « Je pense que les enfants de Valérie ne savaient pas, ni son ex-mari, et François Hollande a été mis au courant mardi », a-t-il affirmé sur Europe 1.

Flammarion avait aussi entouré de secret le livre d’une autre ex-première dame, Cécilia Attias ex-Sarkozy, « Une envie de vérité ». Sa parution en octobre 2013 avait fuité quelques jours plus tôt. L’éditeur avait annoncé aux libraires la sortie d’un mystérieux ouvrage sous un titre provisoire, sans en révéler l’auteur. Les bonnes feuilles avaient été publiées dans Le Point.

Tirée au départ à 60.000 exemplaires, La « Vérité » de Cécilia s’était écoulée à quelque 100.000 exemplaires.

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