​Nicolas Bedos : «J’ai dormi avec Virginie Efira !» (interview)

​Nicolas Bedos : «J’ai dormi avec Virginie Efira !» (interview)
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

Dans son dernier rôle au cinéma, il teste l’intensité des relations avec ses proches amis.

Jusqu’où iriez-vous pour soutenir un ami ? Sorti en salles ce mercredi 9 novembre, «L’Invitation», intelligent film de Michael Cohen, inspiré de la BD éponyme, pose cette question. Et bien d’autres encore sur les relations humaines.

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Nicolas Bedos y tient l’un des rôles principaux, celui du cynique Léo. Rencontre avec un acteur qui admet se chercher encore. En amitié comme en amour.

Ce personnage vous ressemble un peu…

Le réalisateur, mon ami Michael Cohen, choisit des gens qu’il apprécie pour jouer dans ses films. Il n’allait donc pas être étonné ou navré par ce que je lui proposais. Alors, oui, on y retrouve mon côté «grande gueule de la télévision», des petits chemins de traverse, des failles. Mais ça reste un rôle de composition car moi, je ne réveillerais pas un pote à trois heures du mat’ en lui faisant croire que je suis malade pour tester nos liens d’amitié.

Alors, pourquoi avez-vous envie d’incarner Léo ?

C’était une évidence. Il y a eu une vraie rencontre entre moi et ce personnage. Je suis plutôt bien en type blasé, non ? Mais derrière son insolence, son arrogance, se révèle un mal-être, un désarroi. Je l’ai d’ailleurs joué comme s’il était à deux doigts de se tirer une balle dans la tête ! Car l’anecdote du «je suis prêt à tout pour aider mes potes» serait vite superficielle, si on ne sentait pas vrombir derrière le moteur de la mélancolie.

Ce rôle est-il un cap important dans votre carrière d’acteur ?

Ah, tout à fait ! C’est seulement mon deuxième film important au cinéma. Et encore, le premier était une comédie romantique («Amour & turbulences», ndlr). À part ça, je n’avais joué que des panouilles pour faire plaisir par ci, par là. On peut donc dire que «L’Invitation» est ma première composition sérieuse !

Comment concevez-vous l’amitié masculine ?

Ça se vit comme l’amour, avec la jalousie, les rancœurs, les non-dits, l’équation dominant-dominé : le récit montre comment on peut trouver sa place dans cette relation qui peut nous faire grandir. C’est aussi espérer les mêmes choses, regarder dans la même direction, avoir des exigences identiques à celle de son pote. Enfin, c’est se poser des questions : vais-je dire la vérité à mon ami ou vais-je me taire pour ne pas le blesser ? Les nuances sont multiples.

Mais la relation dominant-dominé peut parfois changer…

En effet, le faible peut soudain devenir le fort. Je me souviens d’un film des années 50 qui m’a marqué. On y voyait Frank Sinatra sombrer dans l’alcool et Dean Martin tenter de le secouer. Mais le premier découvrait à la fin que le second était encore bien plus accro à la bouteille et il l’avait engueulé pour lui éviter de se noyer tout autant. C’est ça aussi, l’amitié.

Léo et ses potes tentent aussi de réussir leur vie, ils veulent arriver. Et vous, avez-vous atteint vos objectifs ?

Je ne suis pas du tout arrivé, moi ! Parce que quand un truc va bien, un autre va très mal. Je n’ai pas d’enfant, je suis encore en pleine interrogation, mon quotidien ne me convient pas, j’en ai marre d’habiter Paris. Mais bon, nous sommes tous insatisfaits dans l’un ou l’autre domaine. On se demande tous un jour si ce que l’on a dit, fait ou écrit va laisser une trace.

Et l’amitié homme-femme est-elle possible ?

J’y crois à fond ! On peut être très lié avec une fille sans que cela ne dérape. Par exemple, je suis hyper copain avec votre star nationale, Virginie Efira. On a même dormi ensemble, partagé des vacances, on s’est retrouvés à deux dans toutes les situations imaginables sans qu’il ne se passe quoi que ce soit !

Entretien : Carol Thill

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