Ozzy Osbourne, prince des ténèbres

Il est aujourd'hui âgé de 72 ans © Arte

Le groupe de rock Black Sabbath est considéré comme le fondateur du heavy metal. Vendredi à 22h30 dans «Les Neuf vies d’Ozzy Osbourne», Arte brosse le portrait – inédit – de son chanteur le plus emblématique, le Britannique Ozzy Osbourne.

Birmingham (Grande-Bretagne), 3 décembre 1948. John Michael Osbourne, surnommé Ozzy, naît au sein d’une famille ouvrière de six enfants. La vie est difficile, l’école ne le passionne guère. Dès 15 ans, il enchaîne les petits boulots puis estimant gagner trop peu et travailler trop, se lance dans une courte carrière criminelle, sans grand talent…

C’est d’ailleurs à la suite d’un séjour en prison qu’il arbore son emblématique tatouage OZZY sur les phalanges. «Il n’était pas question que je retourne en prison», explique-t-il dans le documentaire. «Mais je ne voulais pas non plus remettre les pieds à l’usine. Ma seule passion, c’était la musique…»

Avec un chèque de 250 livres reçu de son père, le monte-en-l’air repenti s’achète un micro et une sono. Il a à peine plus de 20 ans quand il intègre un groupe local, Earth, qui se rebaptise rapidement Black Sabbath…

Précurseur

Intrigué par la passion de ses contemporains pour les films d’épouvante, le groupe donne à son rock une ambiance inquiétante et sombre, créant un genre : le heavy metal. Son premier album est un carton. Ozzy Osbourne compose et écrit, entre autres, «War Pigs», «Paranoid», «Snowblind», «Iron Man» et «Supernaut», des morceaux devenus cultes.

Mais au cours de ces années fastes, drogues et alcool sont consommés à profusion et en 1979, la gestion du groupe est devenue plus que chaotique. Les conflits, les changements de membres incessants et les substances illicites signent la fin du Black Sabbath originel. Ozzy est évincé. Pour couronner le tout, sa femme Thelma, avec qui il a deux enfants, demande le divorce.

«J’ai passé une période vraiment pitoyable. Je suis resté dans une chambre d’hôtel pendant trois mois à me défoncer tous les jours», confie le chanteur. Il entrevoit un avenir meilleur dans les beaux yeux de Sharon Arden, fille du président du label de Black Sabbath, qui l’incite à créer son propre groupe.

En mode solo

«Je voulais être plus accessible au public, sans pour autant vendre mon âme à la pop. J’ai croisé le chemin du guitariste Randy Rhoads. Et là tout s’est accéléré», affirme l’Anglais. L’alchimie fonctionne si bien qu’en six semaines le premier album solo est finalisé. En 1980, «Blizzard of Ozz» connaît un succès fracassant.

Sharon, avec qui il entame une relation sentimentale, l’encourage à enregistrer son second album après sa tournée mondiale. «Diary of a Madman», l’année suivante, est un franc succès. En 1982, nouveau coup dur pour la légende : Randy Rhoads meurt dans un accident d’avion à l’âge de 25 ans.

La suite de la carrière du chanteur est une succession de déprimes, de frasques, d’albums et de tournées noyées dans l’alcool. Son problème d’addiction empiète sur sa vie professionnelle et personnelle. Après avoir tenté, sous emprise, de tuer Sharon en 1989, le chanteur se reprend. C’est sobre qu’il sort «No More Tears», en 1991, un triomphe commercial suivi d’une tournée d’adieu.

La retraite ? Jamais !

Car le Prince des ténèbres a décidé de se concentrer sur sa vie de famille. Néanmoins, «il n’y a rien de plus stimulant qu’un bon concert», considère-t-il après quelques années. Avec un nouvel album en 1995, «Ozzmosis», il remonte sur scène et crée son propre festival, le «Ozzfest».

En 2001, il ouvre les portes de son foyer à MTV pour une émission de téléréalité. «The Osbournes» – quatre saisons tout de même – suit la vie de famille de la star, faisant exploser l’audience de la chaîne ! Il a fêté, le 4 juillet dernier, les 39 ans d’un mariage qui a tenu malgré les épreuves : infidélités, séparation, cancer de sa femme Sharon et sa propre maladie de Parkinson.

Le flamboyant artiste, à 72 ans, peut se vanter d’avoir traversé plus de cinq décennies de rock’n’roll en se réinventant sans cesse et d’avoir, comme il l’avait tant souhaité, vécu de sa musique.

Cet article est paru dans le Télépro du 22/7/2021

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