Raphaël Scaini : «J’avais envie de bouger au sein de la RTBF» (interview)

Raphaël Scaini : «J'avais envie de bouger au sein de la RTBF» (interview)
Pierre Bertinchamps Journaliste

Changement de cap pour l’animateur du «5 à 7», la saison dernière, sur VivaCité. Raphaël Scaini vient de s’installer sur Classic 21. Raph est bien plus rock’n’roll qu’il n’y paraît ! Rencontre.

Après 12 années passées sur VivaCité, Raphaël Scaini voulait changer d’air (de musique, évidemment !). Une place se libérait sur Classic 21, à la programmation musicale, et le voici aussi sur les ondes de la radio rock’n’pop avec «All You Need Is Love», du lundi au vendredi entre 10 heures et midi.

Petit pincement au cœur : il ne pourra plus faire partie du joyeux trio de «Viva For Life». «J’aurai un pincement au cœur au mois de décembre», explique Raphaël Scaini. «Je l’ai vécu deux ans. C’est une expérience professionnelle et humaine hyperintense. Je vais regarder les copains en sachant exactement ce qu’ils vont vivre et à quel moment ils vont le vivre.»
C’est promis Raph ira les soutenir de l’extérieur, à Charleroi.

Comme Thomas Van Hamme passé à Bel RTL, en 2011, vous nous faites une petite crise de la quarantaine ?

Ce n’est pas faux, mais c’est une envie qui remonte à deux ans. À la maison, j’écoutais beaucoup Classic 21. J’ai toujours eu une culture plutôt Rolling Stones, Bruce Springsteen ou Pink Floyd… Ce sera un épanouissement personnel car je vais pouvoir approfondir ma culture avec des personnes comme Marc Ysaye ou Bernard Dobbeleer. Je ne cache pas aussi que j’avais envie de bouger un peu au sein de la RTBF.

Au départ, vous ne deviez pas être animateur…

Je remplace Christine Goor qui était la programmatrice historique de Radio 21. Je prends le poste qu’elle libère. Petit à petit, je me mets aussi dans la programmation de la station. L’animation est une passion depuis que j’ai l’âge de sept ans. La maladie s’est déclarée très vite. Avec Classic 21, je retrouve le côté artisanal de la radio, car l’animateur fait tout lui-même. C’était le cas aussi sur «Viva For Life», mais il y avait un filet de sécurité dans les coulisses où la régie pouvait reprendre les manettes en cas de souci. Ici, nous sommes livrés à nous même. Il y a un côté encore plus excitant. Si ça plante, c’est de ma faute ! J’arrive aussi à un moment charnière où les sondages sont bons. À moi de tout faire pour que ça reste bon ! C’est mon challenge.

Le ton Classic 21 est différent du ton VivaCité ?

À quelques jours de la rentrée seulement, j’ai toujours mon ton Viva. La première semaine, j’ai eu un peu peur parce que je me suis mis à parler sur la fin des disques, ce qui n’est pas dans la culture. Au final, les retours sont positifs, même de Marc Ysaye, qui cherchait une nouvelle dynamique pour Classic 21. J’évolue de semaines en semaines… Je n’ai pas cherché à changer mon débit et mon vocabulaire, je parle juste un peu moins parce que c’est le format de la chaîne qui le veut.

Votre émission joue la carte de l’interactivité. C’est une nouveauté pour Classic 21 ?

C’est un laboratoire. On place des vidéos des choses dont je parle sur la page Facebook de l’émission, par exemple. Jusqu’ici, les échos sont positifs. Pour la «Battle» des années 90, c’est aussi un test. On sait voir comment réagit le public dans ses votes, par exemple, et si la playlist lui convient. Depuis le début, le nombre de votants différents augmente de jours en jours.

Comment avez-vous entraîné Carlo de Pascale sur Classic 21 ?

Je savais que c’était un auditeur de la radio. On se connaît grâce aux «Pigeons !». Je lui ai proposé de venir parler à la fois de rock’n’roll et bouffe. Nous avons fait des démos qui ont été présentées à la direction. Nous sommes sur des séquences qui mélangent culture rock et cuisine. Ça peut être le vin classieux du vin bio de Sting en Toscane, comme le fish’n’chips de Bono ou la Sheperd’s Pie de Keith Richards. On va toucher un peu à tout et démontrer qu’on a beau être une mégastar du rock, on n’a pas forcément des goûts de luxe. Kurt Cobain raffolait des conserves de macaroni au fromage. Tout son côté grunge est réuni ! Avec Carlo, on va reprendre la recette et l’améliorer pour en faire un plat plus raffiné. La cuisine concerne tout le monde, même si on est motard. (Rires)

Les auditeurs vous ont suivi ?

Dans quelle mesure, je ne sais pas, mais d’après certains messages sur les réseaux sociaux, des auditeurs qui me suivaient sur VivaCité, ont goûté à Classic 21… C’est en février que l’on verra vraiment le résultat.

Vous êtes un enfant du rock. Mais plutôt des années 80 ou 90 ?

C’est paradoxal, mais c’est plutôt des années 60 ! Je n’étais pas né et mes parents ne m’ont pas inculqué une culture rock. J’ai découvert tout ça à l’adolescence, que ce soit le label Motown, la Soul Music, le début des Stones… Je suis rapidement devenu fan de Springsteen, au point de me déplacer à l’étranger pour le voir. J’ai une culture rock au sens large, plutôt sixties et les années nonante parce que c’étaient mes premiers concerts d’adolescent (Nirvana, Metallica, Guns N’Roses,…)

S’il y avait une star du rock que vous rêviez de rencontrer à tout prix ?

Bruce Springsteen. Et j’espère que par mon passage à Classic 21… et je lance très officiellement un appel au patron. Si nous sommes partenaires de l’un de ses concerts en Belgique, si je pouvais traîner dans un couloir pour ne fut-ce que lui serrer la pince et avoir une dédicace, je serai le mec le plus heureux du monde.

On vous propose deux barils de «VivaCité» contre celui de «Classic 21», vous faites quoi ?

Comme c’était une envie personnelle d’évoluer : Classic 21. Pour le moment, je me sens très bien ici. Il y a plein de choses à faire, et j’ai plein de choses à apprendre.

Vous avez regardé Sara De Paduwa, le matin sur La Une, dans «Le 6-8» ?

C’est la Sara que je connaissais déjà. À part que contrairement aux matins de «Viva For Life», elle n’est pas en pyjama ! (Rires). D’ailleurs, pour le 1er avril, je lui lance un défi : Sara, tu fais toute l’émission en pyjama avec un bonnet de nuit et un biberon ! Elle est pep’s, souriante et dynamique. Elle peut tout rattraper. Pour moi, Sara De Paduwa est quelqu’un de solaire. En télé, elle rayonne. Pour moi, c’est la nouvelle star télé de la saison. Elle a un potentiel et elle envoie un flux positif de dingue. Elle est dans la vie comme à l’écran.

En télé, vous doublez la mise dans les «Pigeons !»…

Je garde les chroniques sur les nouvelles technologies et gadgets, avec en plus des éventuels remplacements de chroniqueurs. C’est ma récréation en télé. Je m’y amuse beaucoup…

Entretien : Pierre Bertinchamps

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