Selon Matthew McConaughey les armes réelles peuvent être sûres pour les tournages

L'acteur américain Matthew McConaughey le 10 janvier 2019 à Los Angeles © AFP/Archives Chris Delmas

Les armes à feu réelles peuvent être utilisées en toute sécurité sur les tournages de film dès lors que des protocoles stricts sont respectés, estime l’acteur américain Matthew McConaughey.

Depuis le décès d’une directrice de la photographie, Halyna Hutchins, tuée par un tir accidentel par l’acteur Alec Baldwin sur le tournage du film « Rust », les appels à interdire les armes à feu sur les plateaux se multiplient. Une pétition en ce sens avait réuni près de 80.000 signatures vendredi.

Alec Baldwin a actionné lors d’une répétition un revolver qui lui avait été présenté comme une « arme froide », c’est-à-dire non chargée et inoffensive, par un assistant réalisateur. Ce dernier a reconnu auprès des enquêteurs qu’il aurait dû s’assurer de l’absence de munitions réelles dans le barillet mais n’avait pas procédé à toutes les vérifications nécessaires.

« Il y a un protocole de sécurité et, s’il est suivi, on peut être en sécurité sur le plateau », a déclaré Matthew McConaughey lors d’une interview à l’AFP.

L’acteur oscarisé pour son rôle dans « Dallas Buyers Club » estime que le décès d’Halyna Hutchins est « un horrible accident qui aurait facilement pu être évité ».

« J’ai été sur de nombreux tournages où j’interagissais avec des armes à feu. Il y a un protocole établi (…) quand une arme est remise par une personne à une autre, quand elle arrive sur le plateau », rappelle-t-il.

« L’une des choses merveilleuses dans le fonctionnement d’un tournage, c’est l’organisation incroyable. Et ils ont enfreint le protocole » sur le tournage de « Rust », poursuit l’acteur, qui se demande si l’équipe « n’était pas en retard ».

Matthew McConaughey ne critique pas Alec Baldwin mais précise qu' »à titre personnel, il prend toujours des précautions supplémentaires » avant de manipuler une arme pour une scène, vérifiant notamment l’arme par lui-même.

« On vous dit qu’elle est +froide+, je préfère le constater de visu », dit-il.

« Si on est tous les deux dans une scène, je dois te montrer. Si c’est un six-coups, est-ce que tu vois au travers de chacun des six trous (du barillet) ? », explique-t-il, jugeant qu’on ne peut jamais procéder à « trop » de vérifications dans ce domaine.

Certains professionnels du cinéma militent pour l’interdiction des armes à feu sur les plateaux, plaidant que des effets spéciaux visuels et sonores peuvent être ajoutés à des armes factices pour rendre les scènes crédibles.

« Ce que j’en pense ? Je pense qu’il faut suivre les protocoles. Et que ça ne devrait pas être négociable », rétorque l’acteur texan.

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