Stars : à 100 % sur les dents

Laetitia Casta : «Je ne me suis jamais fait arranger les dents. Ni rien d’autre... N’ayez pas peur de rester vous-même !» © ISOPIX

Des «salles à manger» naturelles, en passant par les sourires mégawatts trop beaux pour être vrais, aux quenottes retravaillées avec discrétion, les dents aiguisent la curiosité des fans.

Avec les os maxillaires, les dents font partie de l’architecture du visage. Quand elles poussent à leur guise, elles donnent parfois un air peu commun que toutes les stars – ou leurs producteurs ! – ne sont pas prêtes à assumer. Dès les années 30, Hollywood a traqué les défauts, obligeant les idoles d’alors à passer par un «arracheur de dents». La troublante Greta Garbo dut se faire aligner les dents et confisquer plusieurs de ses molaires en bonne santé pour creuser et remodeler ses joues ! Qu’en est-il aujourd’hui ? Les velléités sont comme le nuancier d’un blanchiment dentaire : plus variées.

Travaux nécessaires

Tom Cruise, dont la denture était aussi rebelle que lui dans «Outsiders» (de Francis Ford Coppola, 1983), n’était pas au top (gun) avant un passage au cabinet dentaire. Même chose pour Céline Dion. Son manager et futur mari, René Angélil l’encouragea à voir l’orthodontiste. Celle que les Québécois avaient surnommée «Canine Dion» en sortit toute transformée !

Et même les VIP dont le sourire ne paraissait pas ingrat ont procédé à quelques modifications. Comme l’a dévoilé le Dr Andi-Jean Miro, dentiste esthétique, au Marie-Claire britannique : «Miley Cyrus avait de petites dents et des gencives très visibles. Des jaquettes en porcelaine leur ont donné une apparence plus blanche, plus adulte. Nicole Kidman, jeune, affichait, elle aussi un peu trop ses gencives. On lui a sans doute enlevé un peu de tissu gingival. Quant à Kate Beckinsale, ses longues dents décolorées ont été remplacées par des couronnes ou recouvertes de jaquettes. En enlevant une petite quantité d’émail et en la remplaçant par de la porcelaine sur mesure, on peut créer une denture plus équilibrée, se mariant mieux avec les traits faciaux. Et pour combler l’écart entre ses dents de devant, il semble qu’elle a utilisé un appareil dentaire…»

Dentures rock’n roll assumées

Des artistes ont, au contraire, choisi d’assumer ce que Dame Nature leur a donné, même si ce n’était guère un cadeau. Feu Freddie Mercury, leader du groupe Queen, est né avec quatre incisives en trop. Dans son enfance, ses parents l’auraient inscrit à des cours de boxe dans l’espoir que quelques coups atténuent la proéminence de son sourire singulier ! Certes complexé, Mercury a pourtant toujours refusé d’y remédier. Jeune surdoué de la musique et du chant, il a découvert que sa cavité buccale plus large donnait apparemment plus d’ampleur à ses performances vocales. Selon son assistant Peter Freestone : «Il était plus préoccupé par sa voix que par son apparence, cela en dit long sur l’homme.»

Excentrique, la star savait sans doute que cette particularité faisait partie de son look devenu mythique. Pour preuve, le jeune acteur Rami Malek qui a dû porter des prothèses afin de l’incarner dans le biopic «Bohemian Rhapsody» (2018), a demandé à les conserver après le tournage et les a fait recouvrir d’or, tel un trophée !

Chicots artistiques

Le chanteur et acteur britannique David Bowie a aussi laissé ses empreintes dentaires dans l’histoire de la musique et de la mode. Objecteur de tendances avant-gardiste, l’interprète de «Ashes to Ashes» a longtemps gardé ses vraies dents, petites, pointues et irrégulières, qui allaient parfaitement avec ses looks subversifs. Elles firent tellement partie de lui que lorsqu’il les modifia au début des nineties, beaucoup de ses fans s’en offusquèrent !

En 2015, l’artiste Jessine Hein, nostalgique, a créé une sculpture reproduisant la dentition du défunt «Ziggy». Bien que l’œuvre «d’art» ne fût pas à vendre, elle a reçu des centaines de propositions d’achat ! Et a décrit la valeur de cette «relique» : «Les dents font partie intégrante de la communication interhumaine, parce qu’impliquées dans le rire, la conversation, le cri, le chant. Les dents de Bowie étaient comme lui : différentes ! Pas dans la norme esthétique, ni dans la perfection, mais d’une beauté à part qui le faisait paraître plus réel, plus humain.» Aussi, pourquoi les a-t-il finalement modifiées ? «La transformation faisait partie de son développement, de figure extraterrestre à star mondiale.»

Être soi-même

Chez les artistes féminines, malgré les diktats des tapis rouges ou des selfies d’Instagram, certaines ont tenu à garder leurs quenottes d’origine. Tel l’ex-top model et comédienne Laetitia Casta : «Je veux rester telle quelle ! Je ne me suis jamais fait arranger les dents. C’est pareil pour mon corps. Les retouches esthétiques s’apparentent à de la destruction ! J’accepte le temps qui passe. Si mon âme reste belle, mes photos le resteront aussi. J’ai envie de dire aux femmes : « N’ayez pas peur de rester vous-mêmes ! »»

Même message pour les artistes qui ont conservé le joli interstice entre leurs incisives supérieures, appelées «dents du bonheur» ! Jane Birkin, Béatrice Dalle, Vanessa Paradis et Madonna : toutes affichent leur séduisant «courant d’air». Au diable les critiques ou les tendances que de jeunes stars n’ont pas osé ou souhaité affronter ! Comme Dakota Johnson – qui songerait cependant à retrouver l’éclat et l’écart de ses débuts, Meghan Markle au craquant sourire sur ses photos d’écolière, ou Lily-Rose Depp dont la dentition de naissance était la même que maman Paradis ! Question de choix…

Mais la tendance s’inverserait à nouveau. Notamment en Angleterre, sous l’influence de Georgia May Jagger, la fille de Mick Jagger et Jerry Hall. Mannequin comme sa mère, la jeune femme exhibe son craquant diastème. Égérie d’une marque de mascara, elle apparaît dans une campagne publicitaire encourageant à avoir «le look londonien» !

Retour à la nature…

Là-bas, les dentistes voient accourir des dames qui avaient un espace entre les dents et souhaitent le «rouvrir» ou d’autres désireuses d’en créer un ! Le Dr Mark Hughes a confié à Mail Online : «Les trentenaires et quadragénaires paient cher pour reprendre un travail de dentisterie pour combler cet espace qui, jadis, avait duré un temps fou ! Elles veulent une finition naturelle plutôt qu’un faux look ! Et estiment que le diastème leur donne un air insolent, espiègle ou tempétueux.»

La mode semble aussi changer à Hollywood et à New York. «Désormais, on nous réclame des parements faits à la main, reproduisant l’aspect translucide d’une dent naturelle !», déclare Kevin Sands, dentiste à Beverly Hills dont les clients se nomment Emma Stone ou Justin Bieber. «Si bien qu’on est obligés de faire appel à de meilleurs prothésistes-céramistes au talent quasiment artistique !» 

L’hygiène dentaire et ses «progrès»

En Égypte ancienne, les gens utilisaient une poudre à base de charbon d’acacia, appliquée avec les doigts, ou une pâte avec de l’argile mélangée à des cendres pour se «laver» les dents. D’autres les frottaient avec des poudres de feuilles de palmier et de miel. En cas de douleurs, certains avaient recours aux opiacés. Moyen Âge : les dames se mirent à se blanchir les dents avec du sel d’alun ou… de l’urine. Ce qui avait des effets abrasifs ! Les hommes, eux, ne s’y intéressaient guère, voyant dans le blanchiment une «coquetterie de femmes». La Renaissance fut plutôt l’ère des tactiques de camouflage, comme c’était le cas avec les cheveux gras planqués sous des perruques. Parmi les subterfuges, les gens auraient notamment mis en bouche des boules de tissus imbibées de parfum pour remplir leurs joues creuses, dues aux trous laissés par les dents perdues, et avoir bonne haleine. Au XVIIIe siècle, la propreté fait enfin des progrès avec diverses pâtes et lotions qui préfigurent le dentifrice. Parmi elles : l’eau balsamique et spiritueuse, dite «l’Eau de Botot», du Dr Julien Botot, breuvage à base de clous de girofle, cannelle, menthe et alcool à 80°.

XIXe siècle. Avec Louis Pasteur, l’hygiène, dont celle des dents, se «modernise». Les premières industries créent des «savons dentifrices». Ils se popularisent au début du XXe siècle.

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