Warren Beatty, l’acteur séducteur

Warren Beatty, à 29 ans, une gueule d'ange © GETTYIMAGES
Aurélie Bronckaers
Aurélie Bronckaers Journaliste

Légende du cinéma hollywoodien, Warren Beatty marque les esprits par son éblouissante carrière et son charme irrésistible…

30 mars 1937. Henry Warren Beaty voit le jour en Virginie. Il grandit dans une famille conservatrice avec sa sœur Shirley MacLaine. Tous deux se passionnent pour le cinéma. Leur père, Ira Owens Beaty, ne comprend pas cette aspiration. L’adolescente est la première à prendre son envol. Elle part pour New York, suivie par son petit frère, qui prend des cours de comédie, enchaîne les petits boulots, s’essaie au piano, au théâtre et devient… Warren Beatty, avec deux t. De petits rôles en petits rôles, il connaît le succès grâce à son interprétation de Bud Stamper dans «La Fièvre dans le sang», un film d’Elia Kazan, en 1961.

Succès grandissant

Après ce premier long métrage, la carrière de Warren décolle. Il multiplie les collaborations. Mais c’est «Bonnie and Clyde» (1967), d’Arthur Penn, qui le consacre. Avide de nouvelles expériences, il s’intéresse aux métiers de réalisateur et producteur. «Quand je suis arrivé à Hollywood, j’ai rencontré plein de gens, je me suis fait des amis. Et ceux qui me fascinaient le plus étaient tous producteurs. Ce sont eux qui faisaient sortir les films de terre, eux qui avaient le dernier mot. Je voulais faire partie de la bande», explique-t-il. «Le Ciel peut attendre» (1979), dont il est acteur, producteur, réalisateur et scénariste, remporte trois Goldens Globes. En 1982, à 45 ans, Warren Beatty reçoit le premier Oscar de sa carrière pour la réalisation de «Reds», un film sur la vie de John Reed, militant communiste, journaliste et écrivain qui fit la chronique de la révolution russe de 1917. Il délaisse le cinéma durant presque une décennie. Dans les années 1990, «Dick Tracy» (1990), «Bugsy» (1991) et «Bulworth» (1998) sont encensés par la critique. Peu à peu, le cinéaste s’éloigne du showbiz et se consacre à sa famille.

Don Juan

Certes talentueux touche-à-tout, l’acteur est aussi un bourreau des cœurs. À 22 ans, il séduit la future héroïne de «Dynastie», Joan Collins (26 ans à l’époque), qui lui ouvre les portes d’Hollywood. Les fiançailles sont annoncées, mais le couple ne survit pas à la tornade Natalie Wood, à qui Warren Beatty donne la réplique dans «La Fièvre dans le sang» (1961). Sa réputation est faite : c’est un coureur de jupons !

Au cours de sa carrière, l’Américain enchaînera les liaisons. Brigitte Bardot, Cher, Carrie Fisher, Madonna, Diane Keaton, Barbra Streisand et même Isabelle Adjani… «Warren Beatty m’a fait la cour pendant dix ans», confie-t-elle à Madame Figaro. «Mais je ne lui ai accordé un regard que le jour où je l’ai vu, vêtu de blanc, assis au bord de sa piscine et l’air triste. Il m’a confié qu’il ne pouvait plus continuer sa vie dissolue de playboy, qu’il voulait se marier, j’ai fondu.» Leur idylle fut pourtant de courte durée.

La politique dans le sang

Warren Beatty soutient Bobby Kennedy, George McGovern, Gary Hart. «J’ai même pris un congé sabbatique d’un an dans les années 1970 pour m’immerger dans les rouages du parti démocrate», affirme l’acteur. En 2000, il envisage de se présenter à la présidentielle américaine, puis abandonne. «C’est trop de souffrances. J’ai vu de très près les ravages que cause la politique. À mes yeux, c’est comme être candidat à la crucifixion…»

Cet article est paru dans le Télépro du 15/04/2021.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici