Zéros de conduite : les stars nulles derrière un volant

Robbie Williams adore les voitures, mais préfère se laisser conduire © Getty

Tout sauf des fous du volant ! Ça roule pour eux dans leur métier. Rien ne les freine vers les sommets de la gloire. Mais au quotidien, ils ont quelques soucis avec la conduite automobile…

Caprice, vraie peur ou refus de prendre le «volant de la vie» ? «Conduire induit que l’on est responsable de sa vie, mais aussi de celle de ses passagers, des autres automobilistes et des piétons» explique Benjamin Lubszynski, coach et thérapeute pour des personnes atteintes d’amaxophobie (la peur de prendre le volant). Celle-ci peut avoir différentes sources, dont un manque de confiance en soi ou un traumatisme.

Les stars en souffrent aussi. Et certaines n’ont même pas leur permis de conduire ! Petit tour de ces angoissés de l’auto, tel l’acteur Robert Pattinson qui avoue : «Je suis un piètre chauffeur. Pour moi, conduire est terrifiant !»

Métro, vélo, moto

Les plus radicaux ont choisi les transports en communs. Ou des moyens plus légers et plus maniables pour se déplacer. Vincent Kartheiser, l’un des héros de la série «Mad Men», est allé sur le tournage des sept saisons en prenant un métro ou deux bus ! «Au lieu de conduire et d’être stressé par la circulation de Los Angeles, j’avais le temps de relire mes scènes ou un bouquin. J’aime que ma vie ralentisse quand je me balade. Je peux regarder les gens vivre leur vie et pas seulement dans leur voiture», note-t-il.

Vent de liberté…

D’autres ont le bonheur de sentir le vent de la liberté caresser leur visage. Comme Géraldine Nakache. L’héroïne de «J’irai où tu iras» préfère enfourcher un scooter et devance les critiques : «Je n’ai peut-être pas mon permis de conduire automobile, mais j’ai mon bac !». Une réflexion bien à propos puisque, paraît-il, les gens les plus excentriques ou les plus intelligents préfèrent laisser le quatre-roues à plus inconscients, donc moins anxieux, qu’eux.

L’exemple le plus édifiant est Albert Einstein. Le prix Nobel de physique ne savait pas conduire de voiture et privilégiait le vélo ! Souvent, les surdoués dans des domaines précis, voire compliqués, ont ainsi bien moins d’aptitudes dans des catégories… plus simples.

J.K. Rowling, auteure d’Harry Potter, par exemple : «Je ne prends pas le volant car je n’ai pas de conscience spatiale, je ne peux pas travailler avec des machines et j’ai une compréhension ténue de la réalité. C’est mieux pour tout le monde que je ne conduise pas !»

Capricieux ou peureux ?

D’autres avouent carrément aimer se laisser conduire. Ayant échoué trois fois à l’examen de conduite, Kate Beckinsale, héroïne de la saga cinématographique «Underworld», a opté pour le covoiturage, notamment avec sa propre fille Lily, lorsque celle-ci a décroché son permis ! Elle admet : «Je ne pense pas que ce serait une bonne idée de rouler moi-même, je finirais probablement par me tuer ou tuer d’autres personne.»

Pour sa part, Robbie Williams, qui déteste les embouteillages londoniens, conserve son flegme britannique en regardant le paysage défiler depuis un taxi ou un service voiturier privé. Un comble pour le chanteur qui, dans le clip de son hit «Supreme», se fait passer pour un champion de course !

En outre, le bougre adore et achète des voitures, notamment des Jaguar, «pour leur ingénierie et leur art». Il a aussi posé sa voix sur la B.O. de «Cars 2», film d’animation Pixar contant les aventures d’audacieuses autos…

Collection de voitures…

Mariah Carey va encore plus loin dans le caprice – à moins que ce ne soit de l’autodérision – en collectionnant des engins de luxe (Berline Maybach 62, Range Rover d’un noir mat personnalisé, coupé Rolls Royce Phantom, Maserati Quattroporte et VUS Porsche Cayenne rose) tout en laissant à un chauffeur le soin de les piloter. Porteuse du permis, la diva reconnaît ne pas être bonne conductrice et avoir eu un accrochage en 2009, à Hollywood.

Traumatismes

Si ces attitudes d’évitement prêtent à sourire, d’autres sont en revanche le résultat de véritables traumatismes. Tel celui de la comédienne et chanteuse Bella Thorne à qui il a fallu beaucoup de temps pour se remettre de la mort de son père, décédé à moto sur une autoroute, et tout autant pour réussir son examen de conduite.

Lena Dunham, actrice et réalisatrice, avoue également sa peur de «blesser quelqu’un» sur le bitume et cite deux tragédies qui l’ont affectée. Celle de son amie Rebecca Gayheart («Urban Legend») qui a renversé et tué un jeune piéton de 9 ans, et celle de la chanteuse Brandy Norwood («The Boy is Mine») impliquée dans un accident dont le conducteur d’en face est mort.

Christina Aguilera redoute, elle, de perdre son sang-froid quand des paparazzis la poursuivent : «J’ai mon permis, mais je ne l’utilise plus depuis des années. À force de devoir éviter des photographes, je suis stressée à l’idée d’essayer de ne pas les écraser ou de heurter leurs autos ou motos de plein fouet.»

Enfin, Carey Mulligan confie avoir dû prendre le volant alors qu’elle avait trop peu d’expérience, durant le tournage d’«Auprès de moi toujours» (2011). La star a ensuite développé des angoisses.

Renforts et efforts

Le chanteur Ed Sheeran, lui, s’est fait violence pour décrocher sa «driving license», l’acteur Daniel Radcliffe a lui aussi surmonté ses peurs en passant son permis. De justesse. Car visiblement, être Harry Potter, doué pour voler sur un balai, lui plaît bien plus que de manier une auto.

L’acteur a confié à The Sun : «C’est une peur à surmonter car, à un moment de ma carrière, je vais devoir conduire sur un tournage. Je ne vais pas faire des films d’époque ou avec des effets spéciaux durant le reste de ma vie». Et de conclure cependant : «Au quotidien, je suis nettement plus à l’aise sur les routes de campagne qu’en ville !» N’est pas magicien du volant qui veut…

Conduire son auto, conduire sa vie

Hésiter à se mettre au volant a différentes explications. Il y a bien sûr l’anxiété des personnes hyper sensibles, terrorisées à l’idée de se mettre en danger ou de mettre autrui en péril. D’autres adultes redoutent et ratent leur apprentissage car ils ont souffert de phobie scolaire. Remettre le nez dans un livre, un cours et ressentir à nouveau les sueurs froides d’un examen n’est alors pas chose aisée.

Un prolongement de soi

Parfois, le refus de conduire présente des origines plus profondes. «Une automobile constitue un agrandissement de soi», explique le pédopsychiatre Stéphane Clerget sur Psychologies.com. «Ma voiture, c’est moi en plus puissant. Un pouvoir que certains refusent d’exercer car ils ont une image idéalisée de l’adulte, qui leur paraît hors de portée, ou, à l’inverse, noircie par l’ombre d’un adulte autoritaire.»

Trop ou pas assez de responsabilisés

Le gestalt-thérapeute Gonzague Masquelier conclut : «Ce peut être aussi une forme d’immaturité propre à des individus qui, enfants, n’ont pas été assez responsabilisés, ou qui l’ont été trop tôt et qui, dans un mouvement inconscient, tentent de revenir à cette époque bénie où papa et maman les conduisaient par la main.»

Cet article est paru dans le magazine Télépro du 25/6/2020

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