Bénévolat : engagez-vous qu’ils disaient…

Selon la Fondation Roi Baudouin, 1 Belge sur 8 pratiquerait le bénévolat... © Getty

Le volontariat, c’est bon pour la santé. Mais pas que… Ce mercredi à 19h50 sur RTL-TVI, le magazine «Coûte que coûte» s’intéresse notamment à un nouveau phénomène, le «volontourisme».

Décembre 2019. L’Université de Louvain publie les résultats d’une vaste étude qu’elle vient de mener en collaboration avec la Mutualité chrétienne et ses mouvements. La question de départ est la suivante : l’engagement volontaire dans le secteur associatif a-t-il un impact sur la santé ? Pour obtenir une réponse la plus fiable possible, les promoteurs de l’étude ne lésinent pas sur la quantité : 7.000 personnes sont sollicitées. Des volontaires actifs, mais aussi des personnes qui participent un peu, de loin ou pas du tout à la vie associative. Les conclusions finales sont sans équivoque.

Quand on aime…

Confiance en soi, épanouissement, intégration dans la société… : les répondants témoignent de l’impact positif sur leur bien-être d’une participation active à la vie associative. Et ça ne s’arrête pas là. L’étude constate aussi une diminution du nombre de consultations médicales et de médicaments consommés pour ceux qui pratiquent le volontariat. En une phrase : le volontariat, c’est la santé. Ça, c’est pour le slogan.

Dans la réalité, la corrélation entre bénévolat et bien-être ne peut être affirmée avec certitude. Cela n’empêche pas l’un des chercheurs de l’UCLouvain de conclure : «(Ces résultats) entrent en cohérence avec un courant scientifique qui montre combien la participation à la vie sociale va de pair avec le bien-être. Le volontariat n’est pas seulement une source d’enrichissement pour la vie en société, il l’est aussi pour la santé et le bien-être de ceux qui s’y engagent.»

… on compte quand même un peu

Et ils sont nombreux en Belgique. Combien ? Selon une enquête statistique de la Fondation Roi Baudouin, pratiquement 15 % de la population active de notre pays auraient une activité bénévole. Une personne sur 8… 1.166.000 Belges. «En Fédération Wallonie-Bruxelles, ce sont plus de 400.000 volontaires, des femmes et des hommes de tous âges, de tous métiers, de toutes conditions sociales et de toutes origines culturelles», précise la Plateforme francophone du Volontariat (PFV).

En moyenne, chaque volontaire consacre 190 heures par an à son activité, soit 4 heures par semaine, ce qui représente 130.000 équivalents temps plein. Selon la Fondation Roi Baudouin, le hit-parade des activités volontaires s’établirait comme suit : en tête, les sports (26 %), puis les services sociaux, le secteur de la jeunesse et le socio-culturel.

Portrait-robot

Quant au volontaire lui-même, à quoi ressemble-t-il ? Homme ou femme (selon l’étude, il n’existe pas de différence significative), elle/il a entre 40 et 49 ans, quitte le volontariat puis y revient à la soixantaine. Autre caractéristique : «Plus le niveau de formation est élevé, plus la participation au bénévolat est grande.»

Business

Parallèlement aux valeurs altruistes que le terme «volontariat» véhicule, les bénévoles sont confrontés à un monde associatif qui se professionnalise et augmente ses critères de rentabilité. Des phénomènes comme le «volontourisme», qui combine voyage exotique et volontariat, apparaissent. La Confédération des organisations de jeunesse (COJ) met en garde contre ce qu’elle appelle «la marchandisation du volontariat». Selon la COJ, des agences spécialisées vendent des projets à 2.000 € là où le volontariat propose des projets internationaux à 200 € de participation. Pour attirer des «volontouristes» qui paient leur séjour, des institutions n’hésiteraient pas à enlever des enfants à leur famille pour jouer les figurants dans leur centre. Un business aux antipodes des fondamentaux que rappelle la PFV : «le volontariat doit rester un acte gratuit et un geste de solidarité ; un engagement libre et ouvert à tous !»

Cet article est paru dans le magazine Télépro du 10/9/2020

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici