Les marieuses sont de retour !

Le prix varie entre 1.500 et 9.000 € selon les formules, mais les résultats sont plus probants que sur le Net © Isopix/Nam Y. Huh/AP

Après des années de désamour, les agences matrimoniales font à nouveau battre les cœurs dans «Doc Shot» à 22h15 jeudi sur la Une.

On les croyait rangées des voitures, pour toujours délaissées sur les rayons poussiéreux du passé, définitivement classées sur la même étagère que les romans-photos à l’eau de rose. On se trompait. Les agences matrimoniales sont de retour, comme le démontre «Doc Shot», jeudi soir sur La Une. Elles s’offrent une nouvelle histoire d’amour aussi surprenante qu’improbable. Après une longue infidélité et un divorce que l’on croyait consommé, les voici qui réapparaissent au bras d’une clientèle retrouvée. L’idylle avec Internet et ses sites de rencontres semble en avoir échaudé plus d’un.

Le début de l’idylle

Ne brûlons pas les étapes. Depuis l’âge d’or des agences matrimoniales dans les années 1970, l’eau a coulé sous le pont des amoureux. À l’époque des Tinder et autre Meetic, pas sûr que les nouvelles générations sachent même ce que le terme «agence matrimoniale» veut dire. Le magazine Le Journal des Femmes le définit ainsi : «Une agence matrimoniale est une entreprise spécialisée dans la mise en contact de célibataires (ses clients) souhaitant s’investir dans une relation amoureuse.» Des entreprises qui, aujourd’hui, préfèrent souvent l’appellation «agence de rencontres», jugée plus actuelle. C’est qu’elles ont déjà quelques heures de vol : dans la Rome antique, le «courtage matrimonial» a déjà pignon sur rue. Plus près de nous, les agences matrimoniales apparaissent en France au début du XIXe siècle. En ces temps, «le célibat est considéré comme un échec social», rappelle le magazine L’Histoire. Mais leur réputation est exécrable : «Leur fréquentation redouble le sentiment d’échec : c’est une preuve d’insuccès qui suscite la honte.» Autres temps, autres mœurs : dans les années 1970, leur nombre explose… avant de subir le choc d’Internet et des réseaux de rencontres.

Les retrouvailles

Les préliminaires terminés, entrons dans le vif du sujet. Selon l’Office belge de la statistique (Statbel), 47 % de notre population est considérée comme célibataire au niveau de son état civil et un Belge sur deux sera célibataire en 2060 (contre un sur trois en 2007). Dès les années 1990, beaucoup misent sur les rencontres virtuelles… et beaucoup en reviennent : selon une étude de Test Achats, «67 % des utilisateurs étaient désillusionnés, à peine un quart des 43 % qui y cherchaient une relation sérieuse y étant parvenus, après en moyenne plus de cinq années de présence sur les sites». Une partie d’entre eux décide de revenir à leurs premières amours : les agences. Qu’ont-elles donc de si différent ? Coup d’œil sur les pages d’accueil de plusieurs d’entre elles. Ce qu’elles mettent en évidence ? Le service personnalisé et ciblé, non soumis aux algorithmes d’un robot. La confidentialité, le respect des critères, le contact humain. Elles soulignent aussi leurs spécificités. Certaines s’affichent comme des spécialistes pour les personnes plus âgées, d’autres, haut de gamme, pour les tranches sociales les plus élevées.

L’amour à tout prix

Pour trouver l’amour grâce à ces agences, il faut aussi en avoir les moyens. Dans une enquête du journal L’Écho, une utilisatrice reconnaît préférer débourser 1.500€ annuels pour s’offrir les services d’une agence plutôt qu’avoir encore recours au digital «où la plupart des hommes ne cherchent que du sexe, et ce, sans pour autant oser l’avouer». Le Journal des Femmes évoque des sommes beaucoup plus élevées encore : entre 3.000 et 5.000 € pour un accompagnement d’une année. «Ces tarifs peuvent atteindre 9.000€ quand l’agence propose des prestations «chasseur de cœur». Il s’agit alors de ne plus se limiter au fichier clients et d’ouvrir la recherche hors de l’agence». Quand on aime, on ne compte pas… mais quand même !

Cet article est paru dans le magazine Télépro du 4/02/2021.

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