«Mia et le lion blanc» : élevés pour la chasse aux sinistres trophées

Le film raconte l'histoire d'une petite fille qui se lie d'amitié avec un lion promis à la mort © RTBF

Inspiré de faits réels : l’histoire d’une amitié entre Mia, 11 ans, et Charlie, un lion blanc destiné à être vendu à de fortunés chasseurs de safari. Un film à voir ce lundi à 20h40 sur La Une.

«Mia et le lion blanc», sorti fin 2018, se déroule dans une ferme de félins, en Afrique du Sud, tenue par les parents de la jeune Mia. Grandissant au contact de ces animaux, l’ado se lie d’amitié avec un lion blanc, Charlie. Un jour, Mia découvre le vrai but de l’élevage : son père vend les lions à des «chasseurs de trophées» lors de safaris. Cette fiction dépeint une triste réalité…

Chasse truquée

Le point de départ du long métrage de Gilles de Maistre n’a rien d’imaginaire. Alors qu’il parcourt le monde pour réaliser un documentaire sur des amitiés singulières entre enfants et animaux sauvages, le cinéaste rencontre un jeune Sud-africain dont les parents possèdent un élevage de lions.

Alors que les propriétaires de la ferme à félins assurent travailler à la préservation de l’espèce, Gilles de Maistre découvre, qu’en réalité, ils les revendent pour de la chasse en enclos. Cette pratique consiste à élever des bêtes dans l’unique but de les relâcher, dans un espace plus ou moins grand d’où ils ne peuvent s’échapper, afin d’être chassés et tués.

Business juteux

L’activité est un juteux business. Selon les territoires, la rareté et la dangerosité de l’animal, les tarifs varient fortement. «De 82 € au plus bas pour abattre un babouin, à environ 38.000 € pour un éléphant», avance le journal Libération.

Les États permettant cette pratique y trouvent aussi leur compte. Par exemple, en Tanzanie, 44 % des revenus du tourisme de chasse vont dans la poche du gouvernement. «La Fondation Kevin Richardson, partenaire du film «Mia et le lion blanc», estime que quelque 10.000 lions auraient été tués dans ces conditions», détaille le magazine GÉO. «Leurs os sont ensuite exportés vers l’Asie (la Chine, notamment), pour être utilisés à des fins pseudo-médicinales».

La pratique de la chasse en enclos est loin d’être une spécificité du continent africain. Selon l’association française pour la protection des animaux, 19 millions de faisans et perdrix sont élevés chaque année dans l’Hexagone et destinés à satisfaire les envies de tirs faciles.

Trois ans de travail

Pour porter à l’écran l’amitié entre une enfant et un animal sauvage, l’équipe du film «Mia et le lion blanc» a dû s’armer de patience. Après avoir casté plus de 300 jeunes comédiennes, c’est finalement la Sud-africaine, Daniah De Villiers, qui a été sélectionnée pour le rôle de Mia. Afin de la faire interagir avec le lion sans trucages, Daniah a rencontré son partenaire de jeu à quatre pattes alors qu’il était bébé et a dû l’apprivoiser durant quelques années.

«Il était impossible de filmer une histoire d’amitié entre un lion et un enfant… à moins d’un lionceau qui adopterait l’enfant», explique le zoologiste sud-africain Kevin Richardson, consultant pour le film. «Le résultat est époustouflant. C’est le fruit de trois ans de travail, à raison de trois séances d’imprégnation par semaine !» 

Cet article est paru dans le magazine Télépro du 3/12/2020

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