Succession : l’insolite en héritage

Selon notre législation, la demande du défunt concernant ses funérailles et leur déroulement est l’ultime droit d’un être humain © Getty

L’ouverture d’un testament et la lecture des dernières volontés cachent parfois des surprises au-delà de l’entendement.

Mêmes décédées, certaines personnes peuvent encore faire preuve de tendresse, d’humour, d’excentricité ou de folie. Dans la lignée du documentaire de TF1 «Cadeaux empoisonnés : héritages et galères ?» (diffusé ce dimanche à 14h50 dans «Reportages découverte»), focus sur des dernières volontés qui ont fait frissonner leurs bénéficiaires.

Fleurs à profusion

Certains héritages véhiculent poésie et doux parfum de reconnaissance. Ce fut le cas pour Mary Livingtson, veuve de l’humoriste et acteur américain Jack Benny («Un monde fou, fou, fou»). Il choisit de lui laisser un souvenir tendre en incluant une instruction fleurie à son testament : qu’une rose rouge lui soit livrée chaque jour. La promesse fut tenue en 1974, à la mort de Benny. Le fleuriste passa chez Mary jusqu’à son décès en 1983.

Amoureux de la nature, le banquier canadien Keith Owen a rendu hommage à sa ville d’adoption, Sidmouth, station balnéaire anglaise dont il admirait la splendeur. L’homme légua sa fortune de 2,7 millions € à une société de jardinage afin qu’elle plante, à différents endroits de la cité, 153.000 bulbes de crocus, perce-neige et jonquilles. Depuis la mort d’Owen en 2007, des champs colorés lui survivent.

Une malle : un vieux jeans

Quelques donateurs n’ont pas autant réfléchi à leur legs. Solomon Warner, pionnier qui participa à la création de l’Arizona, ne laissa qu’une malle à ses descendants. Ils y trouvèrent, selon le New York Post, une paire de jeans Levi’s fabriquée en 1893. Un vrai cadeau car ce pantalon est aujourd’hui considéré comme le jeans le plus ancien du monde !

Jock Taylor, descendant de Warner, s’est vu offrir 50.000 $ par la célèbre marque pour conserver ce trésor, en 2017. Il a refusé, arguant qu’il valait au moins 100.000 $ !

À certaines histoires de pingrerie s’opposent des épilogues scellés de générosité. Telle celle de Luis Carlos de Noronha Cabral da Camara, fils d’un noble portugais et rentier dès sa naissance. Célibataire sans enfant, il formula un amusant testament : choisir 70 héritiers au hasard dans l’annuaire ! À son décès en 2007, ses avoirs, dont une voiture de luxe et plusieurs grandes demeures, furent légués à d’illustres mais (très) heureux inconnus !

Momifié et exposé !

Plusieurs ultimes volontés peuvent, elles, frôler le glauque. Telle celles de Jeremy Bentham, philosophe britannique. Il demanda à ce que son corps soit momifié et posé dans une armoire vitrée ! Le University College de Londres a respecté sa demande et expose depuis 1832, année de son décès, ses restes. Il s’agit d’un squelette aux habits rembourrés de foin et au visage de cire arborant ses vrais cheveux et l’un de ses chapeaux.

Quant au célèbre magicien Harry Houdini parti en 1926, persuadé qu’il survivrait à son corps, il pria sa femme, dans ses derniers écrits, d’organiser une séance de spiritisme par an afin de papoter un peu avec elle !

Ma serveuse bien-aimée

Attachés à leur œuvre, des créatifs ont préparé leur propre hommage. Le créateur de Star Trek, Gene Roddenberry, a consacré sa fortune à l’envoi de ses cendres dans l’espace. La société Celestis s’en est chargée en 1992 et 1997.

Quant à l’éditeur de BD Marvel, Mark Gruenwald, ses cendres ont été mélangées à de l’encre et imprimées sur une réédition du comics «Squadron Supreme».

Moins nombriliste, un riche retraité de l’Ohio, habitué d’un restaurant où il s’asseyait toujours à la même table, a légué tout son capital, en 1992, à sa jeune serveuse préférée, Cara Wood. Elle avait adouci ses vieux jours, il a assuré son avenir.

Cet article est paru dans le Télépro du 8/7/2021

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