«What We Do in the Shadows» (Disney+) : une colocation de vampires à New York

Le casting principal de la série © FX/Disney+
Aurélie Bronckaers
Aurélie Bronckaers Journaliste

Fini les vampires tragiques et sensuels : place à des suceurs de sang complètement déjantés ! Dans «What We Do in the Shadows», le surnaturel se mêle au quotidien le plus banal, et le résultat est un cocktail délicieusement absurde. Critique.

Pitch : Une bande de vampires colocataires à Staten Island voit sa routine millénaire bouleversée par l’arrivée du Baron Afanas, un ancien maître déterminé à conquérir le Nouveau Monde… à sa manière. 

Moderne… 

Avec un humour aussi acéré que les canines de ses personnages, cette série, diffusée de mars 2019 à décembre 2024, réinvente le genre vampirique à coups de second degré. Bien loin de la sanguinaire «True Blood» (HBO) ou des bluettes adolescentes comme «Buffy» et «Vampire Diaries», «What We Do in the Shadows» s’adresse aux amateurs d’absurde et de parodie. À l’image de Colin, «vampire énergétique» — donc pas vraiment un vampire au sens classique — qui se nourrit en assommant ses victimes avec des conversations interminables. 

Le décalage entre ces créatures immortelles et le New York contemporain est savoureux : capitalisme, boîtes de nuit, pop culture, conventions sociales… tout est prétexte à des situations aussi absurdes que mémorables. 

… mais délicieusement gothique !

Si la série s’amuse à dépoussiérer le mythe, elle reste fidèle aux codes : manoir sombre, décors gothiques, costumes d’époque, coiffures surannées, crocs acérés, intolérance au soleil, cercueils et transformation en chauve-souris. Un mélange qui donne lieu à des scènes délicieusement loufoques. 

Un mockumentary mordant 

Visuellement, la série a du mordant grâce à son format mockumentary, pastiche de documentaire où la caméra suit le quotidien des protagonistes, à la manière de «The Office» ou «Modern Family». Cet élément est même intégré à la narration : certains personnages s’adressent directement à l’équipe de tournage, ou s’interrogent sur ce qu’elle filme. 

«What We Do in the Shadows» prouve qu’on peut revisiter un genre ultra-codifié sans le trahir, en le saupoudrant d’absurde et d’ironie mordante. C’est à la fois un hommage et un pied de nez à la figure du vampire. Si vous aimez l’humour qui pique, les dialogues qui saignent et les situations où l’immortel se frotte au banal, alors installez-vous confortablement… mais gardez l’ail à portée de main. 

Rendez-vous sur Disney+ pour découvrir les cinq saisons de la série. La bande-annonce de la saison 1 : 

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