Netflix a dévoilé ce 5 décembre « Jay Kelly », le nouveau film de Noah Baumbach, un récit introspectif avec George Clooney et Adam Sandler. Critique et rencontre.
Pour cette fin d’année, Netflix gâte ses abonnés avec plusieurs nouveautés de saison – et une surprise de taille. La plateforme dévoile « Jay Kelly », un film d’auteur porté par un duo inattendu : George Clooney et Adam Sandler.
Le long métrage suit Jay Kelly, acteur hollywoodien en pleine remise en question, accompagné de son manager Ron, fidèle à ses côtés depuis toujours. Contrainte de regarder sa vie en face, la star entame un voyage introspectif de Los Angeles à Paris, en passant par les paysages envoûtants de l’Italie. Entre rivalités professionnelles, relations familiales fragiles et pression médiatique, Jay Kelly voit son image vaciller et tente de rattraper le temps perdu.
Derrière la caméra, Noah Baumbach signe sa quatrième collaboration avec Netflix, après « The Meyerowitz Stories », « Marriage Story » et « White Noise ». Si « Jay Kelly » porte indéniablement son empreinte visuelle, l’ensemble peine pourtant à captiver. Le récit manque de relief et de véritables rebondissements, laissant le spectateur à distance.
Le casting, en revanche, relève le niveau. George Clooney excelle : regard malicieux, charme discret, présence magnétique… Le rôle semble avoir été pensé pour lui. Adam Sandler, lui, surprend par une retenue qui confine parfois à la fadeur. On cherche son humour légendaire, sans vraiment le trouver, et son personnage manque de nuances émotionnelles.
Présenté comme une comédie dramatique, « Jay Kelly » souffre d’un déficit de rythme et d’un humour trop discret. Le film ne manque pas d’ambition, mais ne va pas au bout de ses promesses. En somme, une légère déception, malgré un casting de haut vol.
Trois questions à George Clooney par Hervé Tropéa
Qu’est-ce qui vous a plu dans ce projet ?
On m’a appelé pour me dire que Noah (le réalisateur Noah Baumbach, ndlr) allait réaliser un film avec Adam (Adam Sandler, ndlr) et qu’il se demandait si j’étais intéressé. J’ai dit : « Oui. » Ils m’ont demandé si je voulais lire le scénario. J’ai dit : « Oui, je vais le lire, mais je vais tourner ce film. » Puis j’ai lu le script et je n’arrivais pas à croire à ma chance ! Beaucoup de gens m’ont dit que j’allais en fait jouer mon propre rôle, sauf qu’à l’inverse de mon personnage, moi, je ne regrette rien !
Vous ne ressemblez donc pas à Jay Kelly dans la vie ?
Non. Comme lui, je suis un grand fan du cheesecake (il sourit), mais, contrairement à lui, mes enfants m’aiment encore. C’est vrai, ils ont 8 ans et ça peut encore changer ! (Il rit) Moi, je continue à collaborer avec tous ceux avec qui j’ai travaillé. Je ne me suis pas reconnu en lui. Pour moi, ce type est un imbécile, presque comme Frankenstein détruisant des vies sans s’en rendre compte. Ma seule préoccupation était : est-ce qu’on peut le rendre sympathique malgré ça ?
Est-il vrai que le tournage avait mal débuté ?
La première séquence du film, une longue prise, a dû être retournée. Quand Noah nous a annoncé qu’on devait tout recommencer à cause d’un problème de lentille… oh mon Dieu ! Finalement, nous l’avons mieux réalisée le deuxième jour. Et pour l’anecdote, il n’y a aucun effet spécial dans ce film. Quand, par exemple, on me voit marcher de l’arrière de l’avion vers la salle de classe, la salle de classe est vraiment raccordée à l’avion. C’est un film magnifiquement réalisé. Il y a très peu de réalisateurs pour lesquels je travaillerais n’importe quand, n’importe où : les frères Coen, Steven Soderbergh, Alexander Payne… et Noah.
Pour lire la suite de l’interview, rendez-vous dans le magazine Télépro du 11 décembre. « Jay Kelly » est à découvrir en exclusivité sur Netflix. La bande-annonce :
