[60 ans de Télépro] François de Brigode : «Je rêve d’organiser un face à face Obama-Poutine»

[60 ans de Télépro] François de Brigode : «Je rêve d'organiser un face à face Obama-Poutine»
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

À l’occasion de l’anniversaire de votre magazine préféré, nous soumettons chaque semaine des personnalités de la télé à une série de questions. Objectif : découvrir quels téléspectateurs ils sont !

François de Brigode est une des personnalités télévisées les plus appréciées en Belgique francophone.

Depuis plus de quinze ans, il est aux commandes des grands rendez-vous infos de la RTBF (JT de 19h30, soirées événementielles). La télévision, c’est son métier. Les médias, sa vie. Il est également passionné de cinéma et de radio.

Que regardez-vous à la télé ?

Je regarde essentiellement les infos. Par infos, j’entends tout ce qui est magazines, débats de société ou encore les journaux télévisés. Je suis très peu «séries». Quand j’ai vraiment envie d’en suivre une, j’achète les DVD.

Je regarde également peu de films car je suis un vrai fanatique de cinéma. J’y vais 2-3 fois par semaine, ce qui fait que je suis déjà assez bien nourri de fictions.

Il y a deux choses qui ne m’ont jamais intéressées : la téléréalité et les jeux. Je trouve généralement ces rendez-vous télés un peu vide en termes de contenu, même si certains sont très bien présentés ou animés.

Est-ce que vous vous regardez ?

Je le faisais au début pour me corriger ou pour regarder ce qui pouvait être amélioré dans telle ou telle émission. Mais avec le temps, on prend beaucoup de recul, et aujourd’hui, je n’en ai ni l’envie ni le temps.

Combien de temps regardez-vous la télé chaque semaine ?

On doit tourner autour de 24 heures si on prend en compte ma consommation télé sur internet. Je suis toujours connecté sur mon iPad ou mon iPhone. Je n’y regarde pas d’émission en tant que telle, mais bien des extraits d’émission qui me permettent d’avoir une vue globale sur ce média.

La télévision de votre enfance, c’était quoi ?

Je me souviens que très jeune, je regardais déjà des émissions de reportages et des émissions politiques. Un souvenir particulier ? Le «Carrousel aux images» que présentait Sélim Sasson. C’était d’une profondeur et d’une intelligence rare. Mais dans mon enfance, il y avait aussi un autre média que j’affectionnais tout particulièrement : la radio. Je suis un passionné de radio. J’adore ce média pour son côté direct et plus improvisé qu’en télé, où beaucoup de choses sont «écrites» en amont. Encore aujourd’hui, j’adorerais faire des grandes interviews en radio.

Avez vous des modèles, des mentors qui ont façonné votre carrière ?

Je n’ai pas eu de modèles ou de mentors à proprement parler, mais il y a forcément des gens qui vous marquent. Dans mon cas, Yves Mourousi a joué un certain rôle.

Yves Mourousi est un inventeur du journalisme moderne. Et ce que j’appréciais également chez lui, c’est qu’il était un vrai épicurien. Ce genre de personnage vous font comprendre que le journalisme, c’est aussi une manière de s’ouvrir au monde, de sortir et d’apprendre à être joyeux. On pourrait donc dire en quelques sortes que Mourousi a été un modèle. Jean-Pierre Elkabbach l’a été également.

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Avez-vous une anecdote, un souvenir particulièrement marquant liée à votre métier d’homme de télévision ?

Il y en a beaucoup après autant d’années de métier, mais «Bye bye Belgium» en 2006 reste celui qui m’a le plus marqué. Nous avons organisé cela comme un secret d’Etat. Il y avait une vraie réflexion sur nos institutions. Ça a été très marquant pour beaucoup de gens, et beaucoup de monde en parle encore aujourd’hui.

Un autre souvenir, c’est probablement les tous premiers JT que j’ai présenté. Des JT de toute fin de soirée. J’étais très jeune, 27 ans, et la direction de l’époque me laissait seul maître à bord.

Et avec les téléspectateurs, ça se passe comment en général ?

Très bien. En Belgique les gens sont généralement très gentils. J’ai vécu une belle anecdote il y a quelques années. Je me baladais en rue, quand tout d’un coup, un monsieur m’interpelle. Il me dit : «J’aime beaucoup quand vous faites la météo sur RTL TVI». J’ai eu un fou rire, et je me suis rendu compte que ce genre d’anecdotes vous obligent à rester humble malgré une petite notoriété.

Télépro, ça évoque quoi pour vous ?

Comme je suis en permanence connecté, je suis très souvent sur www.telepro.be. Beaucoup d’infos brèves sur la télévision, mais aussi pas mal d’autres choses. Ça me convient. Pour ce qui est du magazine, je le trouve très efficace, et on sait tout de suite ce qu’on va avoir comme contenu. J’ai envie de dire : «Tu l’as lu, t’as tout bien vu».

Quel serait votre plateau télé idéal ?

Il y a beaucoup de gens qu’on pourrait avoir envie d’interviewer ou d’avoir en invité. Si je pouvais vraiment faire l’émission de mon choix, ce serait un face à face Obama – Poutine. Et si pour faire ce face à face je dois aller en Sibérie ou dans le fin fond du Colorado, ce sera avec plaisir.

Je rêverais également de réunir autour de moi des gens qui ont marqué la télévision et qui ont écrit quelques belles pages de ce média. Je pense à Théo Mathy, Sélim Sasson ou Albert du Roy. Je leur poserais une simple question : que pensez-vous du monde actuel ?

Entretien : Nicolas Roisin

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