90.000 heures d’images cultes dans les archives de RTL-TVI !

Les archives de RTL regorgent de pépites qui alimentent «RTL, c’est culte !», chaque samedi de l’été à 19h50.

Quand on pense aux archives télé, c’est l’INA (en France), la Sonuma (en Belgique) voire La Trois qui vient à l’esprit. Pourtant, RTL dispose aussi de son trésor de «vieilleries». Et la chaîne est presque pionnière puisqu’elle a conservé toutes ses émissions depuis le milieu des années 1980.

Aujourd’hui, tout est numérisé. Ce qui permet la diffusion pour la deuxième année consécutive de «RTL, c’est culte !».

C’est Jacques van den Biggelaar qui opère les recherches pour l’émission. Présent sur la chaîne depuis septembre 1982 (à Luxembourg, à l’époque), le présentateur d’«I comme» est le «Monsieur Archives» de RTL. Et son terrain de jeu remonte 65 ans en arrière, de Télé Luxembourg à RTL-TVI.

Avant le numérique

«Pour certains numéros, on va puiser dans les archives de la Villa Louvigny, à Luxembourg», détaille-t-il. Une rumeur sur les réseaux sociaux disait que lors du déménagement de RTL à Luxembourg en 1991, les archives avaient été jetées. «Pas du tout ! Elles ont été stockées à la gare de Luxembourg et aujourd’hui, elles sont revenues dans les bâtiments de RTL Group, au Kirchberg. La différence avec nous, c’est qu’elles sont peu numérisées, le travail étant colossal avec les archives de la partie française de RTL Télévision.»

Ce qui est vrai – et la pratique était répandue dans toutes les télévisions – c’est que certains programmes n’étaient pas conservés puisqu’on réutilisait les cassettes sur lesquelles ils étaient enregistrés. Les directs, quant à eux, n’étaient tout simplement pas copiés. La RTBF a ainsi perdu pas mal de son patrimoine télé, faute d’une politique de sauvegarde des programmes.

À titre d’exemple chez RTL, seules une dizaine de cassettes d’«I comme» avec Robert Diligent ont été conservées. Pourtant, l’émission a été diffusée depuis Luxembourg de 1983 à 1993. «C’est vraiment triste…», confesse son successeur sur RTL-TVI.

Si RTL peut se targuer d’avoir conservé ses souvenirs, c’est grâce à l’électronique. «Dès le moment où on a arrêté de produire avec du film 16 mm, RTL a investi dans des caméras BVU puis Betacam qui ont permis une numérisation plus facile. Après, nous sommes passés au numérique avec une conservation immédiate.»

Mots-clés et protocole

Pour préparer «RTL, c’est culte !», le journaliste a carte blanche : «Je préfère montrer les débuts d’un animateur plutôt que de le voir dans l’exercice actuel de ses fonctions. Il n’y a rien de surprenant ou d’amusant à voir Sabrina Jacobs présenter la météo, excepté sa toute première télé.»

L’ennemi du chercheur, c’est la masse d’images à trier. Heureusement, les programmes sont classés par mots-clés («incident», «fou rire»…). La rigueur de l’archiviste a donc son importance pour retrouver un programme parmi les 90.000 heures disponibles… «Ce qui est passionnant, ce sont les rushes. Nous avons gardé toutes les images de la visite du roi Albert II à RTL House (2007) avec caméras et micro ouverts. C’est une pépite, mais pour des raisons protocolaires, on ne peut pas les utiliser», s’amuse-t-il.

Et en parlant de pépites, les émissions avec Jean Barbera sur Plug TV, l’ancien nom de Plug RTL, ont marqué les esprits. «Ça partait dans tous les sens. Je découvre ça aujourd’hui et tout est bon à prendre !»

Plus classique, les séquences plateaux des JT recèlent nombre de séquences réutilisables. «Tous les directs sont des mines d’or parce qu’on est en roue libre et il faut gérer son stress», conclut Jacques van den Biggelaar. Toutes les émissions ne sont pas rediffusables pour des raisons de droits. Si aujourd’hui, les contrats incluent le replay et l’archivage, ce n’était pas le cas avant les années 2000 et certains ayant-droits sont trop gourmands en cas de réutilisation.

Cet article est paru dans le Télépro du 29/7/2021