Anne Ruwet : «Il ne faut pas tout focaliser sur moi, ce sont les matches qui priment !»

Anne Ruwet : «Il ne faut pas tout focaliser sur moi, ce sont les matches qui priment !»
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

D’AB3 à RTL, Anne Ruwet a toujours baigné dans le foot et l’Europa League. Dès ce jeudi soir, elle succède à Stéphane Pauwels aux commandes sur Club RTL.

Mais pas question de jouer les capitaines, l’esprit d’équipe sera de mise !

C’est un nouveau défi ?

Je le prends vraiment comme un beau challenge. Je suis l’Europa League depuis plus de cinq ans. J’ai commencé à faire du bord de terrain, de la consultance. Et maintenant, je vais présenter la soirée. C’est une chouette promotion.

Le choix était logique…

Pas du tout ! C’est arrivé par hasard, et je ne m’attendais pas à être choisie par la direction de RTL.

Vous allez apporter un nouveau ton ?

Chaque personne apporte sa touche et sa façon de présenter les choses. Que ce soit une femme ou un homme. Je vais garder mon côté naturel. Si on commence à copier quelqu’un, c’est à ce moment-là qu’on se perd. Moi, je veux me faire plaisir, d’autant que je serai entourée de personnes que j’apprécie. Le foot est un domaine où j’ai le plus de facilités pour m’exprimer, puisque c’est aussi ma passion. Je ne vais rien changer parce que je passe du rôle de consultante à animatrice. Je vais juste apporter un peu de sourire et d’enthousiasme.

Vous avez pu vous imposer facilement dans un milieu masculin par excellence ?

Je n’ai jamais vu ça comme une faiblesse ! Au contraire, c’est une force. Il n’y a pas beaucoup de femmes dans le métier. C’est une valeur ajoutée, parce que nous avons un regard différent, même si je n’ai pas l’expérience du terrain. Mais j’essaie de compenser cette partie-là par de l’implication et beaucoup de recherches. Le foot pour moi, c’est 7 jours sur 7 ! Je le bosse à fond parce que c’est aussi un plaisir. Quand je lis un magazine de foot ou quand je regarde un match, ce n’est pas du boulot. À partir du moment où le joueur se rend compte que son interlocutrice a une certaine expertise du sujet et qu’elle peut tenir une discussion sur le foot, il ne fait pas de différence. La France a une avance sur nous : sur Canal+, les femmes ont une place très importante dans les programmes sportifs, et ça fonctionne très bien. Je pense que la Belgique est en train de suivre la tendance et que l’on va voir de plus en plus de femmes dans les rédactions sportives.

Une femme attire aussi un public plus féminin devant les émissions sur le foot ?

C’est une bonne question ! Je n’ai pas cette impression. Il y a de plus en plus de femmes qui apprécient le foot et le sport en général. Il y a un public féminin important qu’il ne faut pas négliger. Même dans les stades, il y a plus de femmes qu’avant. J’en connais qui adorent le foot alors que leur compagnon n’aime pas… Le fait de me mettre à la présentation de l’Europa League ne va pas spécialement féminiser le public de RTL Sport. Je pense qu’il y aura peut-être un élément de curiosité pour la première, ce jeudi soir, mais sans plus… Il ne faut pas tout focaliser sur moi. C’est le programme et les matches qui priment.

En tant que passionnée de foot, vous préférez les bords de terrain ou la présentation ?

Présenter, ce sera la première fois… Je vais découvrir l’outil. L’idéal, c’est de pouvoir combiner les deux. Être dans un stade, c’est être au cœur de l’émotion. Les interviews d’après match, c’est le contact direct avec le sportif. Et puis, je n’animerai pas toute seule. Il y aura un réel esprit d’équipe. Nous serons à trois en plateau, et je ne me placerai pas en capitaine même si c’est le titre qu’on me donne. Nous serons sur un pied d’égalité. Nous ne serons rien, l’un sans l’autre. Si l’émission est bonne, ce n’est pas parce qu’il y en a un qui aura tiré son épingle du jeu, mais parce que tous les trois, nous aurons été dans la même direction.

D’où vous vient cette passion pour le foot ?

Mon papa était fan de football, et il nous a emmenées, ma sœur et moi, voir un match. On a adoré. Ma maman a embrayé aussi… De là, j’ai eu envie que le foot devienne mon métier. J’ai fait des études de journalisme avec cet objectif de devenir journaliste sportif pour faire spécifiquement du foot. J’ai travaillé pour ça, dès le début. Ensuite, j’ai eu beaucoup de chances de rencontrer les bonnes personnes au bon moment. Je me considère comme chanceuse de pouvoir vivre de ma passion.

Vous n’avez jamais joué au foot ?

Non. Et bizarrement, ça ne m’attire pas. Pourtant, je fais du sport, du fitness, de la zumba,… mais pas de football. Autant je peux regarder trois matches sur une journée sans me lasser, par contre, me mettre sur un terrain pour jouer au ballon, c’est autre chose. Allez savoir pourquoi…

Vous êtes une inconditionnelle du Standard. Est-ce que vous sauriez rester neutre si l’équipe jouait en Europa League ?

Avec RTL, on n’a jamais abordé ce sujet-là. Pour cette saison, les clubs belges sont Anderlecht et Bruges. Pour la suite, on verra. C’est loin encore… Sincèrement, je ne me suis pas encore posé la question. Et si le Standard tombait dans l’Europa League la saison prochaine, on avisera.

Quels sont vos pronostics ?

Le tirage au sort pour Anderlecht n’est pas du tout évident. Le Dinamo Moscou, c’est du costaud. C’est le match de ce soir qui donnera vraiment le «la», parce qu’on sort d’une longue trêve. Le club doit vraiment creuser l’écart au match aller pour se donner confiance.

Entretien : Pierre Bertinchamps

Les 1/16 de finale de l’Europa League à voir ce jeudi 19 février sur Club RTL :

– Aalborg/FC Bruges dès 18h30

– Anderlecht/Dinamo Moscou à 20h45

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici