«Après la Guerre, l’impossible oubli 1919-1920» : les traumatismes des Poilus

Des centaines de milliers de soldats ont été «oubliés» à la fin du conflit © France 3

Le 11 novembre 1918, l’annonce de l’Armistice fait retentir les cloches de toutes les églises de France. Ce mercredi à 23h15 sur France 3, ce documentaire de Gabriel Le Bomin dévoile un pays victorieux, mais ravagé.

Il montre le quotidien chaotique des Poilus entre l’Armistice et la fin de leur démobilisation, dix-huit mois plus tard. Défilent des images de soldats internés, des cas que la psychiatrie, encore à ses débuts, ne comprend pas bien. L’exposition de ces hommes à une violence inouïe et la confrontation quotidienne avec la mort ont pulvérisé leur raison. Ils sont revenus figés, confus, aphasiques, amnésiques, victimes d’hallucinations et de cauchemars, présentant de fausses cécités, paralysies ou surdités. Progressivement, les neurologues et psychiatres ont défini une pathologie nouvelle, le traumatisme psychique de guerre qu’ils ont appelé «obusite». Mais à la fin du conflit, peu de ces centaines de milliers de patients (sur huit millions de mobilisés) sont pris en charge. Beaucoup finissent leur vie dans la plus grande désolation. «Toute une génération d’hommes a été laissée à l’abandon. C’est le sacrifice des oubliés : les soldats de la honte», écrit le psychiatre Louis Crocq, auteur des «Blessés psychiques de la Grande Guerre».

Cet article est paru dans le magazine Télépro du 5/11/2020

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