«Cela ne donnera rien», ce soir sur Arte

Illustration de l'optimisme face au pessimisme © Getty Images
Giuseppa Cosentino Journaliste

Ce samedi à 23h25 sur Arte, le titre du nouveau numéro du magazine «Streetphilosophy» prend tout son sens quand on dévoile le sujet du soir : le pessimisme. Le document s’interroge sur l’attitude à adopter dans un monde qui va mal et offre des clés pour contenir cet état d’esprit qui est, semble-t-il, inné chez l’être humain.

Crise sanitaire, réchauffement climatique, guerres et corruptions en tous genres, mais aussi décès, trahison, perte d’emploi et autres écueils de la vie… Comment ne pas broyer du noir ? Le pessimisme serait-il la seule posture à adopter ? Vaut-il mieux s’attendre au pire pour se préparer aux coups durs ? Voire les éviter ?

Un penchant naturel

Le pessimisme – du latin pessimus, superlatif de malus («mauvais») – désigne un état d’esprit dans lequel un individu perçoit négativement la vie. Il s’agit donc d’une attitude mentale. Qui peut évoluer selon le bon vouloir de chacun. Cependant, l’être humain aurait un penchant naturel pour le pessimisme. En éternels râleurs, nous avons plutôt tendance à nous souvenir d’événements fâcheux, plutôt qu’à nous concentrer sur ce qui va bien. D’après Noémie de Saint-Sernin, coach en développement personnel, auteure et spécialiste des relations humaines, cette prédisposition au négativisme remonterait «aux hommes des cavernes, qui avaient intérêt à envisager le pire pour justement l’éviter». Depuis, chacun sait que les serpents peuvent être venimeux et qu’à force de jouer trop près du feu, on risque de se brûler. Le pessimisme serait donc la conséquence de nos craintes irrationnelles… Or «98 % de nos peurs ne se réalisent jamais !», note la conférencière.

Passivité morbide

Peureux, le pessimiste ? Ou trop prudent ? Et si l’anticipation du malheur était en réalité le meilleur moyen de ne jamais être déçu, et donc d’être plus heureux ? Grossière erreur, observe le psychiatre Christophe André. «Les pessimistes attendent la catastrophe. Lorsqu’elle arrive, ils la stockent bien en évidence sur l’étagère aux trophées de leur mémoire, c’est le fameux « Je l’avais dit ! »» Et de poursuivre : «Certains arrêteront même de courir et, de fait, rateront leur train. L’optimiste agira davantage.» La faiblesse du pessimiste serait donc son inaction. Plusieurs études scientifiques ont ainsi démontré que le pessimisme avait un impact négatif sur la santé tant mentale que physique. Si l’on songe aisément à la dépression, face à un cancer, par exemple, le pessimisme provoquera un taux de mortalité plus élevé. À quoi bon se battre, si tout est perdu d’avance… ?

Déplacer son regard

Nous possédons en nous deux logiciels : l’un optimiste, l’autre pessimiste. «Chez certains, c’est très déséquilibré», ajoute Christophe André. Mais, bonne nouvelle ! Le pessimisme se soigne et l’optimisme se cultive. Comment ? En changeant son regard sur l’adversité en général. Une solution un brin naïve, puisque les problèmes, eux, sont toujours là ? Certes, il ne s’agit pas de se transformer en doux rêveur mais de focaliser son attention sur les solutions ! Oui, le réchauffement climatique est une catastrophe. Mais des initiatives heureuses, si infimes soient-elles, sont mises en place. Une certitude qui fera plaisir aux pessimistes : ruminer les idées noires ne fait pas disparaître les difficultés. Alors pourquoi ne pas tenter l’optimisme ? Plutôt que d’oublier de rire, autant rire pour oublier…

Article paru dans Télépro du 06/05/2021

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