Charles De Gaulle, portrait en série

Samuel Labarthe campe le Général dans la mini-série de France 2 © France 2

2020 est l’année des 50 ans de la mort du Général. À cette occasion, nombre de chaînes commémorent la disparition du grand Charles.

Pour rendre hommage au général de Gaulle, cinquante ans après son décès, le 9 novembre 1970, France 2 propose, dès lundi à 21h05, une mini-série consacrée à cette figure incontournable de l’Histoire et campée à l’écran par Samuel Labarthe.

Au rythme de six épisodes, «De Gaulle, l’éclat et le secret» marche dans les pas de l’homme du 18 juin et du fondateur de la Ve république, mais aussi au cœur des coulisses familiales de l’illustre personnage.

Lui ou personne

Avant d’être un homme politique, un géant de l’histoire et une idole pour certains, De Gaulle est avant tout un mari et un père. Une face cachée qui n’en demeure pas moins éclairante lorsqu’on analyse le parcours politique du Général. Sa rencontre avec sa future femme, la discrète Yvonne Vendroux, surnommée Tante Yvonne par les Français, a lieu en 1920.

«Issue d’une famille d’industriels calaisiens, Yvonne Vendroux est aussi la fille de la sixième femme de France à avoir obtenu son permis de conduire», détaille le magazine Point de Vue. Secrètement arrangé par la famille Vendroux, le premier rendez-vous a lieu au Grand Palais où les tourtereaux vont admirer ensemble une toile de Kees van Dongen, «La Femme en bleu au collier rouge». Lorsqu’elle rentre chez elle, Yvonne en est persuadée : ce sera lui ou personne ! Leur mariage en avril 1921 lui donne raison.

Sa fille, sa bataille

Après l’union de Charles et Yvonne, la famille De Gaulle s’agrandit rapidement. En décembre 1921, Philippe vient au monde, suivi d’Élisabeth en 1924 et d’Anne, le 1er janvier 1928. La petite dernière est atteinte de trisomie 21. Un syndrome mal connu à l’époque, qui poussait parfois les parents à écarter du foyer les enfants porteurs d’un handicap pour les envoyer dans des centres psychiatriques. Rien de tout cela chez les De Gaulle, Charles et Yvonne n’ont pour Anne qu’amour et patience.

«Indéniablement, l’existence d’Anne a forgé au sein du couple formé par mes grands-parents un sens de la résistance qui a joué un rôle dans les événements de juin 1940», affirme Anne de Laroullière, petite-fille du Général, dans les pages de Point de Vue. Si Anne s’exprime difficilement, elle parvient tout de même à prononcer «Papa», une victoire pour ce père qui n’a de cesse de s’employer à l’éveiller au maximum.

En 1940, la guerre gronde, le Général s’exile en Angleterre, loin de sa famille, et s’apprête à entrer dans l’Histoire. De son côté, Yvonne protège leurs trois enfants et fuit les troupes allemandes à travers le pays en espérant retrouver son époux outre-Manche. Lorsqu’il prononce l’appel du 18 juin, Charles de Gaulle n’a aucune idée de l’endroit où se trouvent les siens et s’ils sont ou non en sécurité, dont sa petite protégée très angoissée par le chaos ambiant. Anne, que le Général surnommait «Ma joie», décède d’une pneumonie en 1948, à 20 ans. «Sans Anne», a-t-il un jour confié au biographe Jean Lacouture, «peut-être n’aurais-je jamais fait ce que j’ai fait. Elle m’a donné le cœur et l’inspiration…»

Général culte

De Gaulle n’était pas avare de répliques bien senties. Morceaux choisis.

19 mai 1958. Lors d’une conférence de presse donnée suite aux événements algériens, un journaliste interroge le Président sur les menaces pesant sur les libertés publiques. Ce à quoi il répond : «Pourquoi voulez-vous qu’à 67 ans, je commence une carrière de dictateur ?»

1965. Lors d’une autre rencontre de presse, questionné sur sa santé, le Général provoque l’hilarité avec cette réponse : «Je ne vais pas mal, mais rassurez-vous, un jour je ne manquerai pas de mourir.»

Mai 1968. Les manifestations secouent la France. En sortant du Conseil des ministres, De Gaulle se serait exclamé «la réforme, oui, la chienlit, non». À l’origine désignant un personnage typique du Carnaval de Paris, ce substantif utilisé par le Général deviendra populaire pour désigner un désordre ambiant. 

Cet article est paru dans le magazine Télépro du 29/10/2020

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