Chimène Badi fête la Saint-Valentin sur Melody : «Il faut témoigner son amour au quotidien, pas un seul jour sur l’année»

Déjà dix-neuf ans de carrière pour la chanteuse ! © Fred. Carmeille
Pierre Bertinchamps
Pierre Bertinchamps Journaliste

Toute la semaine, la chanteuse coprésente, sur Melody, vers 20h40, «La Chronique», à l’occasion de la Saint Valentin.

Toute la semaine, sur Melody, Chimène Badi sera aux côtés de Jean-Pierre Pasqualini , dans «La Chronique». pour présenter les archives variétés inédites de la Saint-Valentin. La chanteuse revient aussi sur son retour sur scène et son passage dans «The Voice Belgique», il y a cinq ans.

C’est surprenant de vous retrouver sur une chaîne dédiées aux archives ?

Je connais Jean-Pierre Pasqualini depuis mes débuts. Il m’a interrogée à plusieurs reprises notamment à l’époque du magazine «Platines». On s’est souvent retrouvés sur des événements médiatiques. Il m’a tout simplement appelée pour participer à cette semaine spéciale. Je pense que le lien, c’est que j’ai un public très large avec des enfants, mais aussi des adultes. J’ai beaucoup chanté l’amour aussi. Tout ça mélangé donne un sens à ma présence sur Melody.

La Saint-Valentin représente quoi pour vous ?

On peut voir le côté commercial de la fête, on ne va pas se le cacher même si c’est une jolie fête, plus authentique et plus touchante qu’Halloween… Mais quand on est en couple, bien et amoureux… Quand on vit à 2000 à  l’heure et qu’on n’a pas le temps de se voir… On va essayer de se retrouver le 14 février et prendre le temps pour nous. C’est une fête pour se poser un peu, mais pas forcément avec l’idée du cadeau. J’ai envie de dire : être juste chez soi avec la personne qu’on aime. J’ai d’ailleurs fait un titre sur mon dernier album, «Je pars», qui parle du couple et du fait d’être souvent absent et de pouvoir se retrouver. C’est ça pour moi la Saint-Valentin, partager un bon moment avec son fiancé, tout simplement. Il faut témoigner son amour au quotidien, pas un seul jour sur l’année, c’est une évidence. Ça ne passe pas que par un cadeau ou des fleurs, ça passe par plein de petites attentions dans la vie. Ça peut être le soutien, l’accompagnement…

Quelles sont vos chansons d’amour préférées ?

Dans mon répertoire, j’aime beaucoup «Entre nous». C’est une chanson d’amour, même si je ne l’ai pas ressentie comme ça quand je l’ai reçue. Pour moi, c’était plutôt une histoire entre le public et moi. Il y a beaucoup de jolies chansons d’amour, de Céline Dion en passant par Whitney Houston, mais si je devais en retenir une, c’est «L’Hymne à l’amour» d’Edith Piaf. Cette chanson me bouleverse, et on sent toute la puissance d’un amour entre deux personnes à travers ce texte.

Le français est-elle une langue pour chanter l’amour ?

Nous avons une langue magique, elle est riche en vocabulaire. Je dirais que pour groover, l’anglais est vachement bien, et pour chanter les émotions, quelles qu’elles soient, c’est la langue française, sans aucun doute. L’italien est joli aussi pour chanter l’amour.

Il y a un an, vous aviez hésité à changer de parcours. Pourquoi ?

Heureusement, je ne l’ai pas fait. Le contact avec le public m’aurait beaucoup manqué, je pense. Il y a un an, j’étais en train de remettre les choses en place. Je voulais raconter ce qui m’est arrivé. Cette envie de tout plaquer date de plusieurs années en arrière. Je sors un disque qui ne trouve pas son public («Au-delà des maux» en 2015, NDLR), et je me pose beaucoup de questions. Je suis dans le flou. C’était un album très personnel. Se raconter autant, et ne pas trouver écho, c’est compliqué… Je devais comprendre, assumer et accepter. Il y avait quelque chose de très sombre qui planait… C’est passé, c’est loin. Le message que je veux faire passer aujourd’hui, c’est que je ne suis plus à ce moment-là. J’aurais pu revenir avec nouvel album et raconter cette douleur et des moments compliqués. J’ai compris que ce n’était pas ce que je voulais. Au contraire, j’avais envie de dire que «oui, je suis passé par ça, mais je n’ai jamais eu autant envie de revenir chanter». Là, je me sens bien. On peut se relever des choses si on le décide et si on le veut.

C’est le thème de «Là-haut» ?

Cette chanson a déclenché quelque chose d’important. Elle m’a redonné envie de retrouver le chemin des studios et de travailler. Elle m’a rendu l’espoir. Elle a résonné très vite en moi, dès les premières paroles. C’était vraiment un bon moment, un an après avoir perdu quelqu’un qui comptait beaucoup. Ce titre m’a bouleversée. Je suis tombée en amour pour lui. C’est très rare dans une carrière de le vivre, mais ça fait du bien…

Comment avez-vous regardé l’Eurovision, en mai dernier ?

Je n’ai pas de rancœur. Ce n’est pas mon genre. Et je ne me permettrais pas de dire que j’aurais fait mieux. Je n’ai pas vu ça comme ça… J’ai pris «Destination Eurovision» pour un test. Le public pouvait voter, et c’était une manière de relever un défi et de voir où j’en étais. Ma motivation était là. Le public m’a emmenée en finale. C’était primordial. J’ai enchaîné avec un promo de dingue et là je suis sur une tournée qui fonctionne bien. J’ai tout gagné. J’aurais adoré représenter mon pays à l’Eurovision. Ça aurait été la cerise sur le gâteau. Est-ce que j’aurais fait mieux ? Je n’en sais rien mais j’aurais tout donné. Tout comme Bilal Hassani a donné tout ce qu’il avait à donner. C’était une très jolie prestation, et il a vécu son rêve. Pour ça, je suis heureuse pour lui.

 Que gardez-vous de «The Voice Belgique», en 2014 ?

J’ai vécu une très jolie expérience. J’étais énormément dans l’empathie, et ce n’était pas simple pour moi parce qu’humainement, j’avais vécu la même histoire qu’eux. Ce n’était pas simple, parce qu’on se demande sans cesse si on a fait les bons choix. J’y ai mis beaucoup d’humain, et ça m’a pas mal torturée.

Vous avez toujours des contacts avec les talents de l’époque ?

Oui. Je suis heureuse de voir le parcours d’Antoine Decocq dans «The Voice – la plus belle voix». On échange toujours, et il me demande des conseils. Je suis très fière de lui. Il y a aussi Joke Leloux qui vient de sortir son premier album. Elle est authentique. Vraiment, ils ont bien évolué. J’ai gardé un lien particulier avec ces deux-là. J’ai une bon souvenir de «The Voice Belgique», mais ce n’était pas si facile…

Le coaching vous a plu ?

Énormément, d’ailleurs je demandais à la production d’en faire plus que prévu, en plus des sessions avec des profs de chant de l’émission. J’avais envie de vraiment jouer mon rôle à fond, et de prendre du temps avec eux. J’étais heureuse de voir qu’ils appliquaient ce que moi j’avais appris. Ça les aidait et c’est ça qui est grisant.

Vous allez sortir un Best of au printemps. Que va-t-on retrouver dessus ?

Après 19 ans de carrière, sortir un petit résumé, c’est cool ! Il y a une histoire à raconter, c’est ce qu’on va faire. Je ne vais pas les réinterpréter, ni refaire l’orchestration. J’ai réécouté tout mon répertoire pour donner une trame à mon histoire.

Entretien : Pierre Bertinchamps

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