La deuxième semaine de diffusion du feuilleton 100% belge de la RTBF confirme la tendance du lancement. Le buzz démarre aussi en dehors de nos frontières.
C’était la grosse interrogation du week-end. Est-ce que «La Trêve» allait conserver son public après un excellent démarrage pour les deux premiers épisodes ? Alors qu’on se souvient que l’an dernier, «Esprits de famille» avait fait un démarrage sur les chapeaux de roues avant de perdre près de 75% de son public en huit jours…
Dimanche soir, 386.438 téléspectateurs ont choisi de regarder la suite de l’enquête de l’Inspecteur Yoann Peeters, soit 22,3% du public pour La Une. «C’était un pari parce que c’est une fiction, avec une vérité qui dérange, où il s’y passe quelque chose de transgressif», explique François Tron, directeur de la télévision à la RTBF. «Qualitativement, c’est un travail abouti à la fois dans la réalisation ou le jeu d’acteurs. L’authenticité est très forte.»
La RTBF n’attendait pas un tel succès
Certaines personnes reprochent à l’intrigue sa lenteur. «Je peux le comprendre», concède François Tron. «Le public est habitué aux séries américaines où il se passe toujours quelque chose, et avec pas mal de « cliffhangers » pour maintenir un certain suspense continu, mais nous n’avons pas à rougir. C’est une autre façon de faire.»
Au boulevard Reyers, les chiffres ont surpris aussi. «J’avoue que les audiences du premier épisode m’ont étonné. Et on remarque qu’il y a une constante. On a créé un appétit, c’était ça l’important pour nous.» Un appétit qui sera de courte durée, puisqu’après «Ennemi public» qui succèdera au printemps, il ne devrait plus y avoir de série locale avant quelques mois.
«Je préfèrerais qu’il y en ait encore tout de suite», confie François Tron. «On oublie que ce chantier de la fiction belge a été monté en 2013 ! En plus de 2 ans, on a déjà trois séries diffusées. Quand on développe de la fiction, en règle générale, il faut compter 3 ans pour voir le produit à l’antenne. Nous avons un rythme soutenu d’autant que nous sommes partis de quasi zéro. Notre objectif est d’atteindre les 40 épisodes par an, à moyen terme, dans les 3 ou 4 ans. Nous sommes dans les clous…»
Et la suite ?
Une saison 2 de «La Trêve» est-elle déjà assurée ? «Assurée, je ne sais pas. On va d’abord diffuser la première saison et on en discutera ensuite !», sourit le directeur. Un succès sur la RTBF, c’est très bien mais si la série peut se vendre à l’international, c’est encore mieux. «Le directeur des programmes de France 3 m’a appelé lundi, et je lui ai envoyé les 10 épisodes pour qu’il les visionne. Apparemment, on parle de «La Trêve» en France !», conclut François Tron.
Pierre Bertinchamps