Deux plaintes en partie fondées contre «C’est vous qui le dites» (La Une et Vivacité)

Deux plaintes en partie fondées contre «C'est vous qui le dites» (La Une et Vivacité)
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

Le Conseil de déontologie journalistique (CDJ) a jugé partiellement fondée une plainte qui visait un débat sur la sécurité routière diffusé sur l’antenne de Vivacité dans l’émission «C’est vous qui le dites» présentée à l’époque par Benjamin Maréchal.

Les plaignants estimaient que la douleur des proches de la victime n’était pas prise en compte et s’offusquaient également que la rédaction ait donné son accord pour traiter ce sujet. Le CDJ a également jugé une autre plainte contre l’émission en partie fondée.

Fin novembre 2017, une émission consacrée à la mort d’un jeune scout dans un accident de la route avait fait polémique. Des proches de la victime, indignés par la manière dont le débat avait été posé (« Rouler au-delà de 60-70km/h quand on approche une troupe de scouts, c’est forcément un risque ou pas toujours? ») avaient publié une lettre ouverte, tandis que le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) avait ouvert une instruction. Celle-ci est toujours en cours, a fait savoir l’instance à Belga vendredi.

De son côté, le Conseil de déontologie journalistique a estimé, bien que reconnaissant l’intérêt général du sujet, que « le média n’avait pas porté une attention suffisante aux éventuelles répercussions de la diffusion de ce sujet d’information sur les personnes victimes directes ou indirectes des faits ».

Par ailleurs, si le média est libre de débattre d’un tel sujet, le CDJ a considéré qu’« au vu du contexte (…), la formulation binaire et provocante de la question d’ouverture, dont le sens était particulièrement ambigu, et la discussion qui s’en était suivie, menée sans précaution particulière à l’égard des victimes, n’avaient pas respecté le préambule (responsabilité sociale) ainsi que les art. 27 (attention aux droits des victimes) et 26 (intrusion dans la douleur des personnes) du Code de déontologie journalistique« .

Les griefs relatifs à la scénarisation et à l’atteinte à la dignité humaine n’ont eux pas été retenus par l’organe.

Une autre plainte à l’encontre de « C’est vous qui le dites » a également été jugée partiellement fondée par le CDJ en octobre. Cette dernière avait été introduite par l’asbl « Genres Pluriels » à l’encontre d’un débat consacré dans l’émission à la proposition de révision de la loi sur le changement d’état civil des personnes transgenres.

L’animateur Benjamin Maréchal avait annoncé en janvier dernier qu’il quittait la présentation de « C’est vous qui le dites! « . Sa décision faisait suite à une autre polémique suscitée par une question posée aux auditeurs, qui étaient invités à réagir aux propos tenus la veille par l’ex-actrice porno française Brigitte Lahaie qui avait déclaré qu’on pouvait jouir lors d’un viol sur BFMTV.

L’émission de radio a depuis lors été confiée à Cyril Detaeye.

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