«Dirty John» : escroc et sociopathe

L’acteur australien Eric Bana incarne le sinistre manipulateur, Connie Britton sa victime désespérée © TF1/Bravo/Jordin Althaus

Mardi à 21h05, TF1 lance une nouvelle série basée sur une histoire incroyable, mais vraie !

2014. Après de multiples échecs amoureux, Debra Newell, architecte d’intérieur californienne et mère de deux filles, rencontre John Meehan via un site spécialisé. Séduisant infirmier anesthésiste, il revient d’une mission en Irak pour Médecins sans Frontières. Il paraît être l’homme idéal et leur relation est digne d’un roman à l’eau de rose. Par contre, avec les filles de Debra, ce n’est pas gagné. Terra et Jacquelyn se méfient du bellâtre…

Toxique

Et elles ont bien raison ! Peu à peu, John persuade Debra de s’éloigner de sa famille. Le chantage affectif fonctionne et après deux petits mois, le couple se marie à Las Vegas. Si la quinquagénaire avouera plus tard qu’elle ressentait quelques signaux d’alerte, elle reconnaît avoir cru aux belles paroles de John.

Jacquelyn engage alors un détective privé qui lève le voile sur le passé du séducteur : vol, drogues, détention d’armes, harcèlement et séjours en prison. Il assure être innocent et Debra, éperdument amoureuse, lui laisse le bénéfice du doute. Jusqu’à ce qu’elle tente finalement de quitter cette relation toxique.

Elle engage un avocat qui lui conseille de préparer une fugue. Debra s’échappe et dort dans des motels plusieurs semaines, tout en limitant ses déplacements. Le 20 août 2016, John la retrouve avec sa fille Terra. Sur un parking, il tente de tuer cette dernière. Elle se défend et le blesse grièvement. Il meurt quelques jours plus tard à l’hôpital.

Passif trouble

Qui est réellement John Meehan ? Loin du charmant médecin qu’il prétend être, il est élevé par son père, un inconditionnel arnaqueur. Un talent dont il hérite, selon ses sœurs. Il développe son pouvoir de séduction à l’université de Dayton. L’étiquette de Don Juan lui colle à la peau. Après de nombreuses manigances, on le surnomme «Dirty John». Il tombe peu à peu dans la drogue, les trafics d’armes et enchaîne les séjours en prison.

Il commence alors ses premières combines amoureuses. Il lui faut de l’argent et vite. Sa première victime est Tonia Sells, une infirmière qu’il épouse en novembre 1990. Il lui ment pendant une décennie, volant par la même occasion des boîtes d’antidouleurs destinées à ses patients. Quand elle découvre son vrai visage, elle demande le divorce. Les victimes s’enchaînent et se ressemblent. John Meehan flaire les femmes fortunées qui cherchent désespérément l’amour sur des sites de rencontres. Le mode opératoire est millimétré : il les séduit, exerce un chantage et les menace.

Un podcast puis une série

En 2017, cette histoire rocambolesque inspire le journaliste Christopher Goffard du Los Angeles Times. Il partage les méfaits de John Meehan dans un podcast en six épisodes. Acclamé par la critique, celui-ci comptabilise plus de 10 millions de téléchargements en seulement six semaines. La chaîne américaine Bravo y voit logiquement une opportunité d’adaptation. Eric Bana endosse le rôle du sociopathe et Connie Britton celui de la victime. Netflix rachète les droits de la série et diffuse les huit épisodes en février 2019. Carton plein ! Le show est reconduit pour une seconde saison. Celle-ci repose sur l’affaire Betty Broderick, une femme trompée et accusée du meurtre de son ex-mari et de sa compagne…

Cet article est paru dans le Télépro du 27/5/2021

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