«Drôle» (Netflix) : l’envers du décor du stand-up français

«Drôle» (Netflix) dépeint le quotidien d'Aïssatou, Nezir, Bling et Apolline, quatre artistes venant d’horizons différents © Netflix

La vie de comique fait rêver, mais c’est sans compter la concurrence, les ratages du début ou les tracas de la vie quotidienne… Avec «Drôle», disponible sur Netflix, la créatrice de «Dix pour cent» revient avec une série bourrée d’humanité et de bons moments de rigolade.

Devenir le futur Gad Elmaleh ou la prochaine Florence Foresti, voilà l’objectif des jeunes de la scène française. Pas impossible, mais pas facile non plus…

«Drôle» dépeint le quotidien d’Aïssatou, Nezir, Bling et Apolline, quatre artistes venant d’horizons différents. Une chose les réunit : le stand-up !

L’histoire d’Aïssatou, interprétée par Mariama Gueye, n’est pas sans rappeler l’ascension fulgurante d’Inès Reg après la diffusion de la cultissime vidéo des paillettes. Ici, la jeune maman noire raconte une part intime de son couple, tout en cassant le tabou de l’orgasme prostatique masculin. De la petite salle de 40 personnes au Drôle Comedy Club, elle passe à la salle la plus mythique de Paris, l’Olympia.

Son ami Nezir, livreur franco-algérien, a connu de nombreux bas dans son enfance et n’hésite pas à tourner ces mésaventures du quotidien avec son père à la rigolade. Cet homme de banlieue au grand cœur tombe sous le charme d’Apolline, une petite bourgeoise au futur tout tracé mais dont le rêve est de faire rire les gens. Ces deux personnages, que tout oppose, entretiennent une relation complexe et rafraîchissante.

Pour Bling, c’est un peu plus compliqué. Le jeune homme, qui a touché du doigt le succès, n’en fait qu’à sa tête. Fêtes, alcool, drogues et business ne font pas toujours bon ménage. Immature, il perd la raison au fil des six épisodes… Parfois lourdingue, le personnage est cependant bien écrit. Espérons que la suite lui permette de remonter sur les rails.

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Diversité et authenticité

Clairement, «Drôle» n’est pas hilarante à se rouler par terre. La série a cependant eu l’audace de s’immerger dans l’univers du stand-up. Après «Seinfeld», «Louie» ou «Mme Maisel», on pensait avoir fait le tour. C’est faux !

La série française, créée par Fanny Herrero («Dix pour cent»), souffle un vent de fraîcheur sur le genre puisqu’elle aborde une multitude de thématiques avec des personnages énergiques aux multiples diversités. On pourrait croire que choisir des acteurs et actrices de différentes origines est calculé. Là encore, c’est faux. La scène parisienne est représentée avec réalisme et authenticité. De l’écriture des vannes, aux discussions houleuses avec un producteur, tout y est raconté… 

«Ils ont des origines différentes et ne se seraient peut-être jamais rencontrés s’ils n’avaient pas cette passion pour l’humour», explique Fanny Herrero. «J’ai reconnu dans les standuppers cette capacité à exprimer des choses. Ce sont des auteurs qui proposent un récit singulier, le leur. Et tous ces récits mis bout à bout composent un grand récit, une manière d’être jeune français aujourd’hui.»

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Une seconde saison pour bientôt ?

Pour l’instant, aucune suite n’a été confirmée par Netflix. Le public et la critique ont tenu des nombreux éloges à l’égard de la série. Il serait donc malvenu de la part de la plateforme de ne pas offrir une nouvelle salve d’épisodes à «Drôle».

Il ne reste plus qu’à patienter ! En attendant, rendez-vous sur Netflix pour (re)voir «Drôle». La bande-annonce :

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