Erika Sainte («Les Rivières pourpres») : «Cette série, c’est loin d’être l’enfer !»

Une grande complicité unit la comédienne belge de 39 ans et son partenaire de la série Olivier Marchal (62 ans) © FTV/Storia Television/Sarah Alcalay

Dans la saison 3 des «Rivières pourpres» (à découvrir dès ce lundi à 21h05 sur France 2), série créée par l’écrivain Jean-Christophe Grangé, la lieutenant Delaunay, jouée par l’actrice belge, plonge dans des enquêtes plus intimes.

Êtes-vous une fidèle lectrice des polars signés Grangé ?

Non, avant de tourner la série, j’avais juste lu «Les Rivières pourpres». J’ai commencé à apprécier les polars en lisant des romans comme «Millénium» (ndlr : série best-seller de Stieg Larsson).

Vous, qui semblez douce et fragile, devez être horrifiées face à certaines scènes de crime ?

Douce et fragile ? C’est vous qui le dites ! (Rires). Ce qui m’a plu est justement le défi de France 2 de réaliser une série noire où la violence n’est pas éludée. Lors de la première diffusion, ma fille, jeune à l’époque, voulait la voir. Pour éviter de la traumatiser, je lui ai expliqué que ces histoires ressemblaient à celle du grand méchant loup mais dans une version pour adultes. La violence des crimes est une sorte de catharsis des horreurs qu’on voit dans la vie. Pour nous acteurs, la cruauté est démystifiée. Deux minutes avant de tourner, la victime, censée être éventrée à l’écran, est en pleine forme !

Cette saison 3 vous a-t-elle permis d’encore mieux cerner votre rôle ?

Tout dépend de l’épisode, de l’écriture du scénario et du réalisateur. Camille Delaunay parle peu mais en revanche, grâce à son sens de l’observation, vise souvent juste en trouvant le bon indice. Certains réalisateurs exploitent cette particularité intelligemment, d’autres moins. Cette saison lève davantage le voile sur le côté privé et le passé du commissaire Niemans (ndlr : Olivier Marchal).

Quels traits de caractère aimez-vous chez la lieutenant Delaunay ?

Son côté radical et cabossé. J’aime l’amour très pudique qu’elle éprouve pour les gens qui lui sont chers, l’affection qu’elle ressent pour son fils et pour Niemans. Émotionnellement parlant, Camille est une belle personne.

Ce rôle a-t-il boosté votre carrière ?

Cette série m’a surtout permis de progresser, de rencontrer des gens formidables, de m’éclairer sur mes choix professionnels en m’apprenant à cibler dans un rôle ce qui m’intéresse ou pas. Jouer avec Olivier Marchal a été essentiel. Au-delà du fait qu’on s’entend à merveille et qu’on se soutient, il m’a donné confiance en moi. Au début du tournage, j’avais des doutes sur ma crédibilité à jouer une enquêtrice face à lui. Mais je savais que, si je n’en étais pas capable, il n’hésiterait pas à me le dire. Il est d’une grande humanité.

À quoi est dû le succès de la série ?

Je n’ai aucune idée de ce que les Français regardent à la télé, d’autant que je suis moi-même rarement devant le petit écran ! (Rires) On m’a dit que le format et le côté très noir de la série attirent un public friand de ce genre d’histoires, sans compter les nombreux lecteurs de Jean-Christophe Grangé, contents de retrouver l’univers de ses romans.

Cette interview est parue dans le Télépro du 4/3/2021

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici