Un nouveau «drama» se prépare à Turin : l’Ukraine exhorte l’UER de disqualifier la Russie.
Avec la guerre que la Russie a déclaré à l’Ukraine, d’autres enjeux (géo)politiques se jouent en Europe. Cette fois, c’est au sein de l’Eurovision : l’Ukraine voudrait que la Russie soit exclue du 66e Concours Eurovision de la chanson.
Ce n’est pas la première fois que les deux pays s’affrontent sur la scène de l’Eurovision. Depuis 2014, et l’annexion de la Crimée par les Russes, l’entente entre les deux voisins n’est plus au beau fixe. Un artiste ukrainien qui a mis les pieds en Russie depuis cette date ne peut prétendre à représenter son pays à l’Eurovision, et en 2017, alors que Kiev recevait tout le gratin des télévisions publiques européennes, l’Ukraine avait trouvé le moyen d’empêcher la venue de la Russie. Une tension très palpable sur place, les autorités craignant une riposte des russes pendant les directs TV…
Après les attaques de ce jeudi, la télévision publique ukrainienne a une nouvelle fois demandé des sanctions à l’encontre de la Russie de la part de l’UER (Union européenne de radiotélévision). Outre la disqualification de la Russie, l’Ukraine voudrait révoquer l’adhésion de la télévision russe, à l’image de ce qui se passe avec la Biélorussie, après le constat d’une détérioration de la liberté de la presse dans le pays.
L’UER avait déjà répondu que les artistes russes sont les bienvenus à Turin. Et ce malgré la condamnation internationale de l’invasion russe en Ukraine.
«Le Concours Eurovision de la chanson est un évènement culturel apolitique qui unit les nations et célèbre la diversité à travers la musique», rappelle l’organisation. «Les membres de l’UER en Russie et en Ukraine se sont engagés à participer, cette année, à Turin et nous prévoyons actuellement d’accueillir des artistes des deux pays pour se produire en mai», conclut-elle.
La messe n’est pas encore dite, la situation pourrait encore évoluer d’ici le 10 mai, et le lancement du Concours Eurovision. Le directeur de la télévision suédoise SVT souhaiterait que l’UER se repenche sur le dossier, évoquant «une situation en Europe extrêmement grave».
