Le plan de modernisation d’entreprise #Evolve va pouvoir être mis en œuvre à RTL. L’info ne sera pas forcément perdante.
C’est en général une crainte lorsque l’on parle d’économies à la télé : l’info trinque en premier. Les chiffres annoncés sont catastrophiques pour les rédactions de RTL Belgium, et principalement à la télé. Dans les premiers chiffres annoncés par RTL, la rédaction payerait un lourd tribut dans l’élaboration d’#Evolve.
D’ici quelques semaines, la nouvelle organisation sera en route. Et selon Georges Huercano, directeur des magazines de RTL, elle pourrait donner une nouvelle impulsion aux magazines de 19h45 de RTL-TVI. Selon les premiers échos, les magazines d’information fonctionneraient avec une équipe «multimarques» qui pourrait très bien travailler pour «Place Royale» ou «Tout s’explique», par exemple, histoire de réduire les coûts…
«Tout le monde doit réfléchir autrement», explique Georges Huercano. «Mais ce n’est pas aussi simple que cela. On ne veut pas perdre d’ADN tant au niveau des magazines que ceux qui les fabriquent. Que du contraire.» L’idée est même de renforcer les marques existantes. «Il y a moyen, aujourd’hui, d’aller plus loin dans la lisibilité de ce que l’on propose à l’antenne.»
Georges Huercano précise sa pensée : «#Evolve nous permettra de nous concentrer aussi sur les narrations, que ce soit pour «Indices» ou d'autres magazines. Nous allons nous organiser pour que chaque magazine ait bien sa couleur et sa manière d'être raconté, avec des codes propres. «Tout s’explique» ce n'est pas «Coûte que coûte», ni «Reporters» ou «I comme». #Evolve ne se limite pas à un plan budgétaire, c'est une réflexion plus globale sur l'univers dans lequel on se trouve. Un univers explosé en termes de média...»
Un avenir sur le web ?
«Les jeunes sont difficiles à capter, c'est vrai», concède Huercano. «Et contrairement à ce que l'on pense, les jeunes ne fuient pas l'investigation. Mes enfants regardent des reportages super longs sur le web. Et c'est mal monté. Pour nous, ce serait un zéro pointé ! Les jeunes regardent ce genre de choses mais pas RTL... Il y a quelque chose à faire. Nous ne sommes donc pas en phase avec eux.» La réflexion est là. «Mais la télé ne doit pas copier le web. Il faut décliner, au départ d'une même base. L'offre web ne doit pas être identique non plus à ce qu'on propose en télé.»
Certains magazines comme «Indices» pourraient voir leur nombre de numéros, par saison, raboté. «Ce n’est pas très grave en soi», ajoute le directeur. «On doit maintenir nos marques. Qu’il y ait 5 ou 6 numéros, ça ne change rien. Si le budget de ces numéros perdus est consacré à faire une émission spéciale ou une événementielle parce que l’actualité le demande, ça me semble naturel de faire un glissement du budget pour des programmes prioritaires.»
Le mot d’ordre sera donc la «souplesse». «On veut être plus agiles et il va falloir s’adapter à l’offre et à l’actu», conclut-il. Pas de panique…
Pierre Bertinchamps
