François Mazure : «Je ne suis pas une tête brulée»

«Je ne prends jamais de risques inconsidérés», assure le journaliste © RTBF
Pierre Bertinchamps Journaliste

Tout l’été sur La Une, chaque dimanche à 20h55, François Mazure va présenter son «Monde à part». Découvertes et évasion au programme…

Même si à l’époque de «7 à la Une», François Mazure (42 ans) était le plus souvent en studio, le journaliste est un vrai baroudeur. «J’ai toujours aimé voyager, bien avant d’arriver à la RTBF», explique-t-il. «J’ai écrit mon travail de fin d’études dans les montagnes du Népal. Je suis parti en mission aux Philippines, j’ai suivi des personnes handicapées au Sénégal…»

Comme un poisson dans l’eau, il nous embarque pour la Colombie, le Congo, à la rencontre des Amérindiens…

Que découvrira-t-on dans «Un monde à part» ?

Le public a besoin d’évasion et de découverte. Nous proposons un concept qui va réconcilier le monde de la télévision, avec le reportage classique, et celui des réseaux sociaux, avec ses nouvelles manières de communiquer. Nous allons emmener les gens dans des endroits insolites, à la découverte de communautés hors du commun. Le tout, avec un nouveau regard sur les acteurs, en empathie, en proximité et en action.

Quel sera votre rôle ?

Je vais sortir de mon regard journalistique extérieur pour devenir un animateur-voyageur, en immersion et sans porter de jugement.

Avez-vous un modèle ?

Je me suis dirigé vers les vlogueurs (animateurs de blogs vidéo, ndlr) anglo-saxons comme Benjamin Rich («Bald and Bankrupt») ou Harald Baldr, qui ne sont pas des journalistes, mais qui partent – comme moi – avec une toute petite caméra pour raconter leurs aventures. Ils ont très peu de moyens, les vidéos ne sont quasi pas montées et ne comportent pas d’effets. Et ils ont des millions de followers tellement c’est passionnant ! C’est vers ça que je veux aller.

Faire du vlog à la télé, ce n’est pas de l’arnaque ?

Non, il ne faut pas le voir ça comme ça. La télé change ! Soit on s’attache à nos anciens réflexes, soit on se remet en question. Je reconnais que c’est un risque. J’ai quitté l’info pour du magazine où l’écriture est différente. Ce que je veux c’est montrer des choses à un public familial.

Craignez-vous certaines destinations ?

Je ne prendrai jamais des risques inconsidérés, ils sont toujours calculés, par exemple pour donner la parole à des rangers du Congo. J’ai suivi une formation en Allemagne sur les situations de conflits. Je ne suis pas une tête brulée. Par contre, je n’irai jamais dans l’espace, trop de fusées explosent encore en vol !

N’avez-vous pas le sentiment d’avoir chassé Philippe Lambillon ?

Je ne pousse personne : Philippe Lambillon a une carrière de quarante ans qui fait rêver. Ce n’est pas une histoire d’individu, mais d’offre. «Les Carnets du Bourlingueur» ont été conçus à l’époque du 100 % télé. Dans mon cahier des charges, je dois fournir les nouveaux médias. Il en va de notre survie. Et je pense que les choses ne sont pas terminées pour le Bourlingueur…

Cet article est paru dans le Télépro du 17/6/2021

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