«Girl» : un combat intime

«Girl» est inspiré de la vie de Nora Monsecour, danseuse étoile transgenre © Arte/Menuet

Le drame belge s’inspire de la vie d’une danseuse étoile transgenre flamande. Son histoire, brillamment mise en scène dans «Girl», diffusé dimanche sur La Trois et mercredi sur Arte, a ému le monde entier.

Lara rêve de devenir danseuse étoile. Avec le soutien de sa famille, elle se lance dans cette aventure ardue. Son corps est mis à rude épreuve. Surtout qu’elle est née dans un corps de garçon…

Nora

Venue au monde sous le nom d’Aaron, Nora Monsecour a toujours su qu’elle était née dans le mauvais corps. Soutenue par ses parents, la jeune fille de 12 ans a entamé les démarches de transformation. Entre-temps, elle développe une passion pour la danse et s’inscrit à l’École royale de ballet d’Anvers. En deuxième année, elle souhaite intégrer la classe des filles. La direction refuse. Cette affaire fait grand bruit…

«Je suis tombé sur cette histoire dans le journal, quand j’étais encore étudiant en cinéma», déclare le réalisateur Lukas Dhont. «L’affaire de cette fille transgenre qui se battait pour devenir ballerine m’a immédiatement touché. J’ai su que ce serait le sujet de mon premier film. J’ai pris contact avec elle, je lui ai parlé du projet. Elle a refusé…» «C’est une partie de mon passé que j’ai longtemps gardée secrète. Mais désormais, je n’ai plus honte car j’ai énormément bossé pour en arriver là…», explique Nora. «Lukas m’a contactée voici quatre ans. Un an plus tard, il est revenu à la charge et, avec son énergie, m’a convaincue que ce serait une fiction, pas un documentaire sur ma vie.»

Récompenses en série

Avant sa sortie en salles, le film est déjà couronné de succès. Nommé à Cannes, il y est projeté en première mondiale. L’équipe reçoit une standing ovation de quinze minutes. Le jeu de l’acteur principal, Victor Polster, séduit l’assistance, alors qu’il réalise ses premiers pas devant la caméra. À seulement 16 ans, il reçoit le Prix de la Meilleure interprétation dans la section «Un certain regard». Lukas Dhont repart avec la Queer Palm et la Caméra d’Or. «Girl» attire aussi le public outre-Atlantique. Le film belge est nommé aux Golden Globes dans la catégorie Meilleur film en langue étrangère. Surprise, le drame n’est pas retenu aux Oscars…

Reproches

«Girl» a pourtant suscité quelques mécontentements auprès de la communauté LGBT. Louis, jeune trans, en est même dégouté : «Il ne transmet que du cliché et parmi les pires», confie-t-il à la RTBF. The Hollywood Reporter a même écrit que le film était «un danger pour la communauté transgenre», notamment à cause de la dernière scène choc. «Mon histoire n’est pas un fantasme du réalisateur», s’est offusquée Nora. «L’histoire de Lara est mon histoire. Lukas s’intéressait vraiment à la façon dont j’étais en tant que danseuse et à ce qui me motive dans la vie.»

La bande-annonce :

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Cet article est paru dans le magazine Télépro du 28/01/2021.

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