Jamel Debbouze : «Le terrorisme n’a pas de religion» (vidéo)

Jamel Debbouze : «Le terrorisme n'a pas de religion» (vidéo)
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

Dans une interview au magazine «Sept à huit» (TF1) ce dimanche 18 janvier, le comédien réagit pour la première fois aux attentats du début du mois à Paris.

Depuis l’attaque de Charlie Hebdo, on l’avait vu à la marche républicaine du dimanche 11 janvier, et il avait brièvement exprimé son indignation sur son compte Facebook. «Je ne trouve pas les mots pour décrire ma peine et ma douleur», écrivait-il.

Mais il était resté plutôt discret. Dix jours après le drame, Jamel Debbouze sort de sa réserve, et fait part de son incompréhension totale.

«On est pareil malgré nos différences»

Face aux nombreux amalgames entre terroristes et croyants, l’humoriste en profite pour déclarer sa foi. «J’ai passé mon temps à ne pas dire que j’étais musulman. Pas parce que je n’étais pas fier, loin de là. Mais parce que je considérais que ce n’était pas un sujet, qu’on n’avait pas besoin d’affirmer son identité ou sa différence. Aujourd’hui, j’ai presque besoin de le revendiquer, de dire, « ne vous inquiétez pas ». On est pareil malgré nos différences», explique-t-il.

«Ça concerne tout le monde»

«Je suis Français, musulman, artiste, je suis né à Barbès, j’ai grandi à Trappes, je suis père de deux enfants, marié à une chrétienne journaliste très, très belle (ndlr : la journaliste Mélissa Theuriau). Et ça, pour moi, c’est la France», poursuit-il.

Quand le journaliste lui demande s’il comprend certains étudiants d’origine musulmane qui ont refusé d’observer une minute de silence en mémoire des victimes de ces attaques, il répond : «C’est complètement débile, c’est irrespectueux. Ça ne se fait pas de ne pas respecter les morts. On ne se comporte pas comme ça. C’est sans précédent ce qui est arrivé, c’est arrivé au cœur de la capitale et ça concerne tout le monde !»

Il s’adresse aux jeunes musulmans

«À la marche républicaine, il y avait des jeunes de banlieues, mais on n’était pas assez nombreux», poursuit-il. «Il faut qu’ils soient fiers de leur identité, fiers d’être musulmans, fiers d’être Français. Certains se sont désolidarisés des caricatures. Il ne faut pas leur en vouloir pour ça. On n’a pas la culture du blasphème. Mais on ne tue pas au nom de Dieu ! Le terrorisme n’a pas de religion».
Et à propos de la liberté d’expression, l’artiste se veut clair également : «Je me battrai pour que vous puissiez dire tout ce que vous voulez dire. Je défendrai la France corps et âme pour tout ce qu’elle a apporté à ma famille. La France, c’est ma mère, on ne touche pas à ma mère.»

Julien Vandevenne

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