Kody : « »Le Grand cactus », c’est un casting de cinéma à ciel ouvert !»

Kody anime la 10e cérémonie des Magritte du cinéma belge © Isopix/RTBF
Pierre Bertinchamps Journaliste

L’humoriste piquant succède à Alex Vizorek, à la présentation de la 10e cérémonie des Magritte, ce samedi 1er février, sur La Deux. Un exercice peut-être un peu casse-gueule

Avez-vous accepté tout de suite ?

J’étais très honoré. C’est un exercice qui m’a toujours fait rêver. Il y a bien sûr un risque à présenter ce genre de cérémonie car l’humour doit y être pertinent. En plus de ça, le public est tendu puisque c’est une remise de prix et que certains espèrent que l’on va prononcer leur nom. Il y a un gros stress ambiant. L’idée ne sera pas de faire mon spectacle mais d’apporter mon humeur.

Il va falloir tenir deux heures et avoir du bagout…

Le bagout, je vais le partager avec d’autres. J’ai vraiment envie d’aller faire des choses avec des gens qui ont œuvré à faire des Magritte ce qu’ils sont devenus en neuf ans. Ma mission est d’éviter que les téléspectateurs s’endorment après vingt minutes aussi. Je ne le cache pas.

Aux USA, les présentateurs font le buzz, moins chez nous, vous prenez un risque ?

Oui, j’en suis conscient. Récemment, j’ai traversé des épisodes difficiles (ndlr : il a perdu son papa au mois de décembre), et ça m’a permis de relativiser. Il y a des choses plus graves… On est juste là pour célébrer une cérémonie prestigieuse. Moi, je veux juste faire vivre un bon moment à tous ceux qui sont là et qui regardent. C’est juste ça. Détendons-nous !

Vous avez carte blanche ?

Oui, je peux faire ce que je veux. Après, j’ai mon style. Je n’ai jamais été un dézingueur à tout-va. Je suis parfois piquant et mordant mais ça reste gentil. En fait, en tant que Maître de cérémonie, je suis au service de la soirée. Je dois «plaire» à tous, mais je ne suis pas là non plus pour mettre de la pommade à tout le monde.

Le thème sera le 10e anniversaire. Ce sera quoi concrètement ?

On va d’abord faire la fête, et on fera le bilan aussi.

On va revoir des «remettants» emblématiques ?

Ce n’est pas impossible. Je crois que c’est un peu la volonté de la production.

Ça vous évoque quoi le cinéma belge ?

«C’est arrivé près de chez vous». C’est ma génération. C’était le premier film où je suis conscient que c’est une réalisation belge. T’en parles avec les potes, tu partages les répliques avec eux. Ça faisait longtemps qu’on n’avait plus fait un film qu’on avait envie de montrer à l’étranger, je pense. Vingt-cinq ans après, on entend encore les répliques partout. C’est épique. Et puis, on découvre Benoît Poelvoorde, quelqu’un de passionnant par sa sensibilité et son humour, et avec ce côté roue libre. Il m’a un peu fasciné.

Et un réalisateur ?

Jaco Van Dormael. Il m’a permis de jouer dans «Le Tout nouveau testament». Il y a toute sa poésie que l’on voit dans «Ma vie en rose» ou «Toto le héros». Avec lui m’est venue l’envie d’en faire plus dans le milieu du cinéma.

Vous aimeriez avoir un rôle à contre-courant du Kody, humoriste dans le «Grand cactus» ?

J’ai participé à un court métrage avec Mathieu Portelance où le rôle n’était pas du tout dans la veine de ce que je fais habituellement. Il m’a dit – c’était il y a trois ans – qu’il me voyait bien dans quelque chose de plus sérieux, et même avec un accent. C’est «casse-gueule», parce que si je prends un accent, on me raccroche tout de suite à un sketch. Il m’a fait confiance. Et je ne le regrette pas. Honnêtement, je ne cherche pas non plus à faire un «Tchao Pantin» tout de suite. Les choses se feront comme elles se feront. Je suis un être plein de diversités.

Quand des réalisateurs vous contactent, ils voient le Kody du «Cactus» ou un acteur capable de tout faire ?

J’ai un avantage : ce que je fais dans le «Cactus», où je change de peau presque à chaque fois, c’est presque un casting à ciel ouvert où les gens n’ont plus qu’à choisir dans quel rôle d’un film, ils me voient. Dans «Lost in Traplanta», Mathieu Rochet est venu me chercher parce qu’il avait vu «Le Grand cactus». Il m’avait remarqué parce que j’arrivais à faire plusieurs personnages sans me marrer à mes propres vannes. C’est vrai que j’essaie toujours de garder mon sérieux.

Des projets cinéma ?

Il y a la sortie de «Lucky» d’Olivier Van Hoofstadt et un tournage en préparation. J’ai aussi reçu trois scénarios à lire.

Vous devenez «bankable» ?

Ça veut dire que ça paie bien, c’est ça ? (rires) Plus sérieusement, on s’intéresse un peu plus à moi en pensant qu’avec Kody, un film peut marcher. C’est un peu ça…

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