Une rumeur circule en France. L’ex-journaliste de RTL-TVI serait en lice pour remplacer Rémi Pfimlin à la barre des télévisions publiques.
C’est PureMédias qui parle de cette hypothèse. Selon le site français, l’annonce de la mise à l’écart, en décembre dernier, de Bibiane Godfroid dans l’organigramme de M6, permettrait à la Belge de préparer son dossier à destination du CSA.
Comme chez nous, c’est désormais au régulateur français de choisir le bon candidat pour diriger France Télévisions, pour un mandat de cinq ans.
Formée à RTL
Bibiane Godfroid à France Télé, une surprise ? Pas vraiment, même si Bibiane Godfroid a été biberonnée sur les chaînes commerciales. Journaliste de RTL Télévision, puis RTL-TVI jusqu’en 1989, à la présentation des JT, elle endosse, en parallèle, la fonction de directrice des programmes.
Son parcours sur RTL s’arrêtera en 1991. Bibiane part pour Paris…
Engagée par téléphone par Hervé Bourges
«J’étais partie en France pour Canal J. Arrivé à Paris, j’ai marqué les esprits par mon tempérament bien belge», expliquait Bibiane Godfroid, en 2013. «Je sais dire « non », alors qu’en France, ce n’est pas toujours évident. Mais quand je dis « non », je l’explique».
En six mois, la franchise noir-jaune-rouge de Bibiane Godfroid a fait sensation dans le PAF. À cette époque, le service public français est en pleine mutation, c’est l’époque de l’unification et la création du holding France Télévisions.
«Plusieurs personnes ont parlé de moi à Hervé Bourges. Il ne me connaissait pas et m’a engagée sans me rencontrer, par téléphone !». La Belge devient le bras droit du PDG. «J’ai fait partie de son équipe pendant trois ans, jusqu’au moment où il a perdu son mandat au profit de Jean-Pierre Elkabbach».
Dans les années nonante, les mandats de président du groupe public de télévision n’étaient que de trois ans. «Mais Elkabbach m’a aussi gardée», précise Bibiane Godfroid.
Une fille du privé
Avoir lancé une chaîne privée avec peu de moyens, et se retrouver dans les hautes sphères de la télévision française, qui plus est de service public, c’est un grand écart qu’assume parfaitement la directrice : «Quand Hervé Bourges m’a appelée, je lui ai dit que j’étais une « fille du privé » ! Je ne passe pas mon temps à faire des notes et des mémos. Je viens d’une petite chaîne avec des circuits courts, où c’était directement « oui » ou « non ». Pour moi, la télévision, ça doit aller vite ! Et il m’a répondu, vous serez près du Bon Dieu, vous ferez ce que vous voudrez».
En amenant la dynamique d’une petite chaîne comme RTL-TVI, Bibiane Godfroid a permis à France 2 de tenir la dragée haute à TF1.
Ensuite, elle rejoindra le groupe Canal + (et fera un petit détour par Canal+ Belgique), et reviendra dans le giron de RTL, via Fremantle puis M6. «Nouvelle Star», par exemple, c’est à elle qu’on le doit sur nos marchés.
Le meilleur souvenir de sa carrière
«France Télévisions est un très bon souvenir, et c’est peut-être même le meilleur de ma carrière, car on jouait à la fois avec l’audience et la satisfaction», confesse Bibiane Godfroid. «À RTL-TVi, nous sommes 100 % braqués sur l’audience, toujours avec l’éthique nécessaire, mais l’objectif reste l’audience. Je suis passée par Canal+, où là, on est entièrement basé sur la satisfaction du téléspectateur. Et le seul endroit où on peut faire les deux, c’est sur une chaîne publique. On doit à la fois respecter des valeurs du service public, en matière de culture, de découverte ou de connaissance, et en même temps être regardé par le plus grand nombre».
Et de conclure : «Je considère que le service public, c’est le service au public. Le public paie pour avoir une télévision qu’il a envie de regarder».
Chez nous, Bibiane Godfroid n’a jamais été approchée directement par la RTBF pour y travailler, mais des contacts laissaient comprendre que l’idée n’était pas si farfelue…
Future collaboratrice de la RTBF ?
La succession de Rémi Pfimlin, pour diriger France Télévisions, sera discutée durant le premier semestre de 2015. Ironie de l’histoire, si elle accède à la fonction de PDG du service public français, Bibiane Godfroid passera d’adversaire féroce de Jean-Paul Philippot, lorsqu’elle soutient RTL-TVI par la diffusion des divertissements de M6, en Belgique, à consœur et partenaire au sein notamment de l’UER.
Bibiane Godfroid serait à la fois la première Belge, et surtout la première femme, à la barre de France Télé. Mais précision importante : à ce stade, la directrice de M6 n’est pas une candidate déclarée !
Entretien : Pierre Bertinchamps
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