La RTBF est fière de son cru 2019 !

Jean-Paul Philippot, patron de la RTBF © Isopix
Pierre Bertinchamps Journaliste

La télévision publique a fait le bilan de son année 2019 : les voyants semblent au vert, dans le contexte d’une transformation profonde.

C’était en janvier 2010 que la RTBF ajoutait un «.be» à son logo. Un changement symbolique puisqu’il impliquait plus fortement les activités du web aux cotés de la radio et la télévision, le fonds de commerce de l’institution jusque-là.

Dix ans plus tard, et une grosse transformation mise en œuvre fin 2018, le stress-test semble être réussi. Les chiffres de la RTBF n’ont jamais été aussi bons, et le basculement du public vers le numérique va bon train. Bref, l’administrateur-général, Jean-Paul Philippot est aux anges.

Toujours en croissance depuis plus de 10 ans en télévision, la RTBF affirme son leadership pour cette année 2019 (24.9% PDA). La Une réalise une part d’audience moyenne de 18.5% sur la saison 2019, ce qui la positionne comme première chaîne francophone. La Deux performe à 5%, et La Trois, qui vient d’être entièrement reformatée à la rentrée de septembre, affiche une PdM de 1,7%. Selon les chiffres fournis par la service public, RTL est le grand perdant, avec une part d’audience moyenne de 24,2%, devancée par les chaînes françaises (TF1, France 2 et France 3) qui affichent une moyenne de 24,4%.

La RTBF se retrouve ainsi 1er média en TV (43,65% des téléspectateurs en contact chaque jour avec les chaînes TV de la RTBF), 1er média en radio (29,3% des auditeurs en contact chaque jour avec les chaînes radio de la RTBF) et enregistre une augmentation sur le digital plus forte que la croissance du marché (41,4% des internautes en contact chaque mois avec les sites et players de la RTBF). Fin de cette année, Auvio enregistrait un peu plus de 2,8 millions de comptes permettant de visionner les programmes de la RTBF, AB3/ABXplore et une sélection d’ARTE.

Et pour 2020, le gros chantier de la RTBF sera la refonte de La Deux dans le contexte d’un rapprochement du public «Jeunes actifs». Pure sera d’ailleurs de la partie également. Pour pallier à la suppression de la petite dizaine d’émissions fin 2019, la RTBF annonce l’arrivée du nouveau magazine d’investigation sur les cendres de «Questions à la une» et «Devoir d’enquête». Ce sera pour le 25 mars. On évoque aussi un divertissement pour Joëlle Scoriels et une talk plus culturel pour Cécile Djunga, sans vraiment préciser de dates de lancement.

«Les usages de la consommation média se sont fragmentés en 2019», explique le patron de la RTBF. «Le média télé reste majeur mais il s’érode.» Les grilles linéaires doivent composer avec l’arrivée de nouvelles plateformes de SVOD. La RTBF a tout de même un atout dans son jeu. «L’an dernier, la RTBF produisait 12 heures de contenus inédits par jours, tous médias confondus, et que ce soit en production propre et en coproduction», conclut M.Philippot.

Le local, le dernier rempart des chaînes belges contre les géants américains d’aujourdhui, et asiatiques de demain…

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