L’actualité booste les audiences de «C’est vous qui le dites !» sur La Une

L'actualité booste les audiences de «C’est vous qui le dites !» sur La Une
Pierre Bertinchamps Journaliste

Alerte attentats aidant, le talk-show radio de Benjamin Maréchal cartonne sur La Une en télé. L’animateur décrypte les audiences et répond aux mauvaises langues.

C’est un record pour «C’est vous qui le dites !», en télé, ce lundi 23 novembre 2015, sur La Une : 116.243 téléspectateurs et 35% du public devant la télé, contre 6.300 personnes (3%) devant le téléachat de RTL-TVI.

Même les chaînes françaises ne font pas mieux. Le scripted-reality («Mon histoire vraie») de TF1 n’attire que 45.400 Belges (12,7%) et «C’est au programme», sur France 2, boit le bouillon avec seulement 7.400 personnes (2,1%).

La faute à l’actualité

«Nous sommes malheureusement servis par l’actualité», explique Benjamin Maréchal au sujet de ce succès. «Mais ça prouve que la radio reste un média très réactif. C’était une spéciale info, où pour la télé, on a juste ajouté de l’image et de la vidéo. Lundi, nous avons eu la pleine mesure de ce que pouvait faire avec ce studio multifonction».

Concernant le passage du programme de La Deux à La Une, l’émission n’a pas changé sur le fond. «Au tout début, une partie du public de La Une a découvert l’émission. Nous avons eu des réactions, pas hostiles, mais des personnes surprises par le ton de l’émission. De là à ce qu’il y ait eu un effet sur les appels, la réponse est non. Nous avons par contre, un retour qualitatif des auditeurs/téléspectateurs plus important qu’avant. On croit penser que la durée d’écoute est plus grande grâce au confort visuel de la télé.»

La radio reste prioritaire

Même si le succès est là en télé, la radio reste prioritaire dans la construction de l’émission. «La première quantité de public pour nous est celui de la radio», insiste l’animateur. «Les sujets n’ont pas évolué parce qu’on passe en télé. Le piège sera un jour d’oublier que l’on fait de la radio. Mais non… Notre premier destinataire reste l’auditeur !»

Pas populiste !

Ces derniers jours (et déjà avant les attentats de Paris, NDLR), la presse s’est un peu acharnée sur le côté trop populiste de l‘émission. «C’est une mauvaise interprétation de mes propos dans une interview. Je ne veux pas faire de la radio pour l’élite, mais un programme pour les gens qui sont des simples citoyens qui s’interrogent sur ce qui se passe.»

Le rôle de Benjamin Maréchal, dans «C’est vous qui le dites !» est de rester neutre. «Au tout début, on m’a reproché d’être trop froid et trop distant. C’était justement ma conception de la neutralité. Je traite les sujets sensibles ou chauds exactement de la même manière qu’un sujet léger. Je suis là pour poser les questions et faire le débat. On ne me demande pas un avis, ni une confrontation face aux auditeurs. Mon rôle est de trouver les bonnes questions pour pousser chacun dans ses retranchements.»

Sur le pont dès 5 heures du matin

De par son côté parfois poujadiste, le programme est très critiqué. «C’est peut-être de la naïveté, mais je pense que les gens se rendent compte qu’il y a un travail important fait en amont. Je viens à la RTBF à 5 heures du matin pour trouver 4 sujets par jour. Je dois être rigoureux et fiable sur ces sujets. Il y a une grosse préparation pour les amener à l’antenne… Mon travail n’a pas changé avec l’arrivée de la télé. Concernant mon image, c’est vrai qu’il y a des gens qui méprisent mon travail, mais dans ce cas-là, les audiences me servent et me protègent. Elles prouvent qu’on rencontre une demande.» 

Boulimique de travail

Le matin sur VivaCité, et le soir dans «Les Pigeons», Benjamin Maréchal a-t-il un secret ? «Cette saison est fortement chargée. « Le 8/9 » demande aussi beaucoup de préparation. Tout est minuté à la seconde. Et quand je dois rencontrer les équipes de « Pigeons », pour ma chronique du soir, on doit faire ça à des heures précises, avec un timing serré. Je dois remercier les équipes qui sont assez flexibles pour que je jongle entre les deux», conclut l’animateur.

Entretien : Pierre Bertinchamps

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