Laurent Haulotte : «Il y aura du changement sur RTL à la rentrée de septembre»

Laurent Haulotte : «Il y aura du changement sur RTL à la rentrée de septembre»
Pierre Bertinchamps Journaliste

La campagne électorale sera lancée ce mercredi soir sur RTL-TVI. L’occasion pour son directeur de l’information de dresser un bilan d’une saison marquée par quelques départs importants.

Ce mercredi soir, RTL-TVI lance un concept de campagne électorale un peu particulier, voire osé. Benoît Lutgen, Paul Magnette, Zakia Khattabi et Didier Reynders vont s’inviter dans le quotidien des citoyens.

Mais attention, on ne parle pas de téléréalité ! Juste une immersion encadrée par Pascal Vrebos. «Un politique à la maison» est un des programmes phares de RTL pour les élections.

Laurent Haulotte, le patron de l’info sur la chaîne privée revient sur ce dispositif électoral 2019 et les changements à venir à RTL Info.

La campagne électorale, c’est le gros événement de la saison ?

C’est toujours un événement important, parce qu’il mobilise l’ensemble de la rédaction. Cette année, les enjeux des trois scrutins, et surtout les attentes ressenties par la population, nous ont incités à encore en faire plus, et créer des choses jamais faites. On a mobilisé plus de moyens également.

Un gros scrutin plus difficile à suivre que les communales d’octobre dernier ?

Les difficultés sont différentes. Ici, les enjeux sont plus cadrés, ce qui permet de mieux cerner les thématiques. Alors que pour les communales, ce qui se passe à Gouy-lez-Piéton n’est pas ce qui se passe à Schaerbeek, par exemple. En revanche, le type de format est plus varié pour les fédérales, ce qui nécessite plus de moyens. Mais, en octobre, on avait été très créatifs avec «Les 48H des bourgmestres». Ici, on l’est de nouveau avec «Un politique à la maison».

Découvrez la bande-annonce :

Vous revenez à l’antenne pour un grand débat (le 15 mai pour «Le Duel des Premiers», NDLR), c’est votre petite friandise de la campagne ?

Ce n’est pas mon moment à moi… (rires) Oui, c’est occasionnel sur certains types de débats que je souhaite porter. J’ai eu cette idée de confronter l’ancien Premier ministre et celui qui est sortant. Je complète une équipe déjà bien rôdée avec Pascal Vrebos et Christophe Deborsu. Ça n’annonce rien d’autre pour l’avenir. C’est ponctuel et exceptionnel…

On verra peu de politiciens flamands dans ce dispositif…

Ils seront présents en radio et le dimanche chez Christophe Deborsu («C’est pas tous les jours dimanche», à 11h, NDLR), mais nous n’avons pas souhaité, comme il y a cinq ans, avoir de confrontation nationale. En 2014, c’était l’enjeu majeur des élections : la N-VA. Aujourd’hui, elle a été au pouvoir, et on a remarqué que finalement l’attente des Belges n’est pas de faire de la discussion sur le communautaire, en tout cas du côté francophone. On serait à contretemps si on proposait un débat communautaire, je pense. Ce débat-là, ce sera pour l’après-scrutin.

Quels sont les enjeux de 2019 ?

Comment je vais boucler mes fins de mois ? Comment assurer un avenir à mes enfants ? Comment je vais financer ma retraite ? La qualité des soins de santé, l’écologie… Ils sont multiples, et pour nous, le focus devait être là, pas sur le communautaire.

Qui va remplacer Michel De Maegd ?

C’est toujours en réflexion. On savait avant que l’on devrait composer avec l’absence de Caroline Fontenoy pour son congé de maternité (prévu à la base après les élections, NDLR). En plus, avec l’été, les plannings sont bouleversés. On s’attendait à une longue période de transition. Le départ de Michel a été un élément supplémentaire, juste après celui d’Hakima Darhmouch, l’an dernier. On se pose beaucoup de questions avec le riche potentiel de nos présentateurs actuels. Qui va incarner quoi ? C’est la réflexion. Et pour la rentrée, ce sera plus clair avec de nouveau projets sur l’info.

La faiblesse du «RTL Info 13H» en fait partie ?

C’est un des éléments-clés. Le 13H a clairement des problèmes qui ne sont pas dus à la qualité du programme, mais à un sous-investissement qui remonte à quelques années où on n’a plus de locomotive juste avant. Quand on a un access de qualité comme le dimanche, «Le 13 Heures» est devant la RTBF. En semaine, on n’en a plus, il va falloir prendre des décisions que l’on va annoncer pour la rentrée.

Un jeu ?

On va voir… En tout cas, il y aura du changement pour le mois de septembre, et la question des présentateurs est étroitement liée à cela aussi.

Entretien : Pierre Bertinchamps

Un sondage à la sortie des urnes, c’est fiable ?

On le fait quasi à chaque élection, et ça permet de tenir jusque 17h où les résultats sérieux arrivent. Ils nous permettent de pouvoir donner des indications sur lesquelles on peut déjà débattre. Ils sont aussi fiables qu’un sondage peut l’être. Il y a une faible marge d’erreur, mais c’est fait de façon très professionnelle par l’ULB.

Un dispositif électoral pour une chaîne privée, c’est coûteux ?

Bien sûr, mais c’est le cœur de notre activité. On veut être au plus près de ce qu’attendent les gens, et de leurs centres d’intérêts. La télé et les médias en général, ça coûte aussi un peu cher.

Que pensez-vous de l’arrivée de LN24, une chaîne d’info en continu belge ?

Je salue le projet entrepreneurial. Pour le reste j’attends de voir… Pour être franc, c’est un dossier que je connais bien, pour l’avoir étudié, il y a quelques années. On s’est rendu compte que tel que nous l’avions étudié – et ce n’est peut-être pas forcément le même projet que LN24 – ce n’était pas viable à termes. En tant que journaliste, je souhaite que ça fonctionne pour eux. Ce sera une nouvelle source d’infos pour les Belges francophones, mais ce ne sera pas un concurrent pour RTL. On n’ira pas sur le même territoire. On ne fait pas de l’info en continu. Et leur cible est différente de la nôtre.

Qui va remplacer Michel De Maegd ?

C’est toujours en réflexion. On savait avant que l’on devrait composer avec l’absence de Caroline Fontenoy pour son congé de maternité (prévu à la base après les élections, NDLR). En plus, avec l’été, les plannings sont bouleversés. On s’attendait à une longue période de transition. Le départ de Michel a été un élément supplémentaire, juste après celui d’Hakima Darhmouch, l’an dernier. On se pose beaucoup de questions avec le riche potentiel de nos présentateurs actuels. Qui va incarner quoi ? C’est la réflexion. Et pour la rentrée, ce sera plus clair avec de nouveau projets sur l’info.

La faiblesse du «RTL Info 13H» en fait partie ?

C’est un des éléments-clés. Le 13H a clairement des problèmes qui ne sont pas dus à la qualité du programme, mais à un sous-investissement qui remonte à quelques années où on n’a plus de locomotive juste avant. Quand on a un access de qualité comme le dimanche, «Le 13 Heures» est devant la RTBF. En semaine, on n’en a plus, il va falloir prendre des décisions que l’on va annoncer pour la rentrée.

Un jeu ?

On va voir… En tout cas, il y aura du changement pour le mois de septembre, et la question des présentateurs est étroitement liée à cela aussi.

Entretien : Pierre Bertinchamps

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